Un homme d’une cinquantaine d’années a écopé de six mois de prison ferme par le Tribunal correctionnel de Nanterre car il avait agressé un couple musulman dans un bus.

Un couple de la ville de Colombes avait décidé de prendre les transports en commun. La femme  qui était enceinte a reçu des coups de coude dans le ventre de la part d’un islamophobe alors qu’elle grimpait dans le véhicule. Il lui a crié  « Vous êtes des diables ».

Il a également attrapé le conjoint de la victime en lui assénant qu’il allait lui raser la barbe. Il a poursuivi son attaque en proférant des insultes en tout genre. 

La police a réussi à interpeller le dangereux individu et le couple a porté plainte.

Lundi 18 août, se déroulait l’audience au tribunal correctionnel de Nanterre. La décision de justice est plutôt moindre au vue de l’état de santé de la femme agressée qui aurait pu perdre son bébé ou les coups auraient pu occasionner des problèmes graves au nourrisson. Néanmoins, il s’agit d’une peine de prison ferme, ce jugement pourrait paraître recevable. Or, il n’en est rien car le procureur n’a pas retenu le caractère islamophobe et raciste de l’affaire.

Alors que le prévenu s’est explicitement attaqué à la victime car elle portait le voile et à son époux car il portait une barbe, la justice a préféré esquiver cet élément capital en arguant des « tensions en France avec des violences d’un côté et le refuge dans l’extrémisme de l’autre ». Le procureur a prétexté que le prévenu a insulté d’autres personnes que la femme voilée. Il aurait aussi tenu des propos injurieux envers un policier noir en le qualifiant notamment de « negro », ce qui soit dit en passant est tout aussi raciste…

Il faut dire que l’agresseur a sorti le grand jeu pour sa défense en soutenant que seuls les yeux de la femme musulmane étaient visibles. De même, étant donné la tenue ample portée par cette dernière, il n’aurait pas vu le ventre bien rebondi qui prévenait de sa grossesse bien avancée.

L’état de santé de la victime ne sera donc pas retenu par le procureur, ce qui allège considérablement la peine et ne prend pas en compte cette circonstance aggravante.

Au vue de cette audience, la communauté musulmane ne peut s’empêcher de demeurer sur sa faim dans la mesure où le caractère clairement islamophobe n’a pas été avéré bien qu’il soit criant. En outre, le prétexte « des tensions en France » et l’allusion à « l’extrémisme » cherchent à contraindre les musulmans à se satisfaire de ce rendu de justice tout en les culpabilisant alors même que dans ce cas ce sont eux les agressés.

A l’heure où l’on crie à l’antisémitisme pour le moindre geste ou la moindre parole, l’islamophobie reste une réalité qu’on ne peut prononcer qu’à demi mot voire dans un murmure inaudible tellement chuchoté que l’existence de ce fait clair se veut remise en question par les instances politico-judiciaires et médiatiques.