Virginie Despentes :  »J’étais avec un arabe la dernière fois qu’on a refusé de me servir » #VIDÉO

Virginie Despentes :  »J’étais avec un arabe la dernière fois qu’on a refusé de me servir »

Dans une lettre adressée à ses  »amis blancs qui ne voient ou est le problème » lue sur France Inter ce mercredi 4 juin dans la chronique d’Augustin Trapenard  »Lettres d’Intérieur », l’écrivaine Virginie Despentes a dénoncé le racisme et les discriminations subies par une partie de la population en France. 

Ainsi, Virginie Despentes s’est indignée du manque de diversité observé en France. 

« Dans la population carcérale les noirs et les arabes sont surreprésentés », s’est-elle insurgée.

L’écrivaine a aussi mis en avant la hausse des discriminations observée durant la période de confinement et de crise sanitaire, rappelant que le taux de mortalité en Seine-Saint Denis était 60 fois supérieur à la moyenne nationale.

« Pendant le confinement les mères de famille qu’on a vues se faire taser au motif qu’elles n’avaient pas le petit papier par lequel on s’auto-autorisait à sortir étaient des femmes racisées, dans des quartiers populaires », a t’elle déploré.

Virginie Despentes a ainsi démontré le traitement différencié que subissaient ces minorités par rapport aux autres.

« Les blanches, pendant ce temps, on nous a vues faire du jogging et le marché dans le septième arrondissement », a t’elle comparé. 

Ayant participé à la manifestation interdite du 2 juin en soutien à la famille d’Adama Traoré contre les violences policières, Virginie Despentes comprend parfaitement la situation des jeunes de quartiers populaires et issus des minorités.

« Ces jeunes savent ce qu’ils disent quand ils disent ‘si tu es noir ou arabe la police te fait peur’, ils disent la vérité et ils demandent la justice », a t’elle expliqué.

Une occasion pour elle de rappeler ses privilèges en tant que blanche. En effet, Virginie Despentes a expliqué pouvoir sortir sans crainte sans ses papiers d’identité, et circuler sans faire attention à la police.

« Je sais que s’ils sont trois à s’assoir sur mon dos jusqu’à m’asphyxier au seul motif que j’ai essayé d’esquiver un contrôle de routine, on en fera toute une affaire », a t’elle poursuivi.

Selon l’écrivaine, le privilège, c’est  »avoir le choix de penser ou pas à sa couleur de peau ».

 »Je ne connais pas une seule personne noire ou arabe qui ait ce choix », a t’elle conclu.

Espérons que le courage de l’écrivaine Virginie Despentes servira d’exemple à d’autres pour dénoncer les discriminations que subissent les minorités visibles en France. 

Partagez :