« L’Imam de Brest blessé par balle … il l’a bien mérité non !? » de Sue de Richmond

L’Imam de Brest blessé par balle … il l’a bien mérité non !?

Ce titre, incontestablement provocateur, a été choisi pour décrire une réalité infiniment plus choquante. Un titre qui sonne creux, mais qui trouve écho dans la petitesse de l’espace médiatique français.

Alors que cela fait plus d’une semaine que Rachid El Jay, imam de la mosquée de Brest, a été la cible d’une attaque par balles, il semblerait que la majorité des médias français aient décidé de minimiser cette affaire, jusqu’à quasiment l’étouffer.

Du moins, c’est une des conclusions que nous pouvons tirer en analysant l’ensemble des articles qui y sont consacrés.

En effet, aucun des médias français ne s’est décidé à qualifier l’acte de  »terroriste ».

D’emblée, comme pour réfuter cette hypothèse, le tireur a même été décrit comme  »déséquilibré » alors que strictement aucun élément apporté par la police n’aurait laissé soupçonner un quelconque trouble mental.

Ainsi, il s’agit ici d’une manière contournée de déposséder l’individu de toute responsabilité quant à son acte à visée meurtrière.

L’imam de Brest n’a pas été attaqué qu’une seule fois.

En effet, bien qu’il ait décidé depuis son lit d’hôpital d’apaiser les tensions en s’exprimant dans une vidéo Youtube, certains médias l’ont pris pour cible en le qualifiant de personnage  »controversé », allant même jusqu’à dresser de lui un sombre portrait, réutilisant une de ses anciennes déclarations ayant fait polémique par le passé.

Il existerait donc une volonté d’occulter des mémoires l’attaque dont Rachid El Jay a été la victime en mettant en avant ce qui lui a été reproché il y’a de cela des années.

Ainsi, même lorsque le musulman se retrouve en position de victime, il suffit de peu pour qu’il recouvre aux yeux des médias sa place de coupable et que tous les moyens soient mis en place afin de légitimer les atrocités perpétrées à son égard.

Les médias ont longtemps été accusés d’être un vecteur d’islamophobie …

Cette affaire, mais surtout la façon dont elle a été traitée par les médias français, en constitue la preuve irréfutable.

De Sue De Richmond

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