La crèche Baby-Loup, qui avait licencié une femme voilée, va déposer le bilan

La crèche Baby-Loup, qui a défrayé la chronique pendant six ans suite au licenciement d’une femme voilée, vient d’annoncer qu’elle risquait de fermer ses nouveaux locaux à Conflans-Sainte-Honorine si une aide exceptionnelle de 400.000 euros ne lui était pas allouée par la mairie.

Une « crèche laïque » ça coûte chère ! Le budget annuel est de 1,2 million d’euros (financée à 80% par les institutions publiques) mais pour le nouveau maire UMP, il est hors de question d’allouer 400.000 euros à Baby-Loup comme l’aurait indiqué son prédécesseur de gauche. 

«Le vote de lundi portera sur 90.000 euros», explique-t-il. «Le combat pour la laïcité, ce n’est pas mon problème. J’ai des finances à gérer. Pour nous, la question n’est pas la laïcité mais l’équité avec les autres crèches de Conflans, notamment les crèches municipales».

La crèche Baby Loup qui avait quitté la ville de Chanteloup « suite à des revendications communautaires de plus en plus pressantes » pourrait donc fermer ses portes comme l’indique sa directrice Natalia Baleato.

«Entre 90.000 et 120.000 euros, ce ne sera pas possible de survivre, cela signifie que l’on se moque de nous. À moins de 300.000 euros de la part de la mairie, nous ne pourrons plus travailler».

La crèche Baby-Loup avait longtemps reçu des soutiens politiques de laïcards zélés et d’islamophobes. La possibilité pour Fatima Afif, au centre de la tornade médiatique, de reprendre le travail avec son voile avait été émise par le tribunal de grande instance de Paris qui avait donné raison à l’ex-directrice adjointe. 

La classe politique entière, dont Manuel Valls alors Ministre de l’Intérieur, avait jugé cette décision anormale, remettant en cause le jugement et donc les fondements de la 5ème République exigeant la séparation des trois pouvoirs. Suite à cette polémique et une pression inédite sur le Pouvoir Judiciaire, la Cour de Cassation avait donné raison à la crèche Baby-Loup mettant fin (nationalement) à six ans de procédure.

Les pressions et l’acharnement vécus par Fatima Afif se retournent contre Natalia Baleato qui a été montée de toute pièce comme égérie de la lutte pour la laïcité pour finalement être lâchée au moment le plus critique par les  islamophobes qui n’avaient que faire de sa crèche en dehors de l’instrumentalisation haineuse anti voile qu’ils ont pu en tirer. 

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