Sorties scolaires à Meru : victoire judiciaire pour les mamans voilées

Le tribunal administratif d’Amiens vient de donner raison aux mamans voilées de Méru qui s’étaient vues interdites d’accompagner leur progéniture lors des sorties scolaires d’après une note de l’inspecteur académique en décembre 2013.

C’est après un an et demi de longs combats que les mères voilées de Méru ont obtenu une victoire judiciaire leur garantissant la possibilité d’accompagner les enfants lors des sorties scolaires.

Elles se sont confrontées à Emmanuel Roy, directeur académique de l’Oise qui réclamait la neutralité religieuse lors des sorties à la piscine, au cinéma ou à la médiathèque comme tout personnel de l’Education nationale. Cette décision n’avait pourtant pas dépassé la ville de Méru.

Le tribunal administratif d’Amiens juge que cet inspecteur académique « a entaché sa décision d’erreurs de droit ».

Il n’est d’ailleurs pas non plus soutenu par le nouvel inspecteur académique, Jacky Crépin : « Mon prédécesseur avait sans doute fait une erreur d’interprétation ».

« Nous avons toutes obtenu gain de cause sur la note administrative d’Emmanuel Roy et c’est ce que nous voulions, se réjouit Rabah Chatar, porte-parole des mères voilées. S’il y avait eu dialogue dès le départ, si on nous avait reçues correctement à l’inspection, on n’en serait pas arrivé là. L’affaire a commencé en novembre 2013 et nous avons cherché à dialoguer avant de saisir le tribunal administratif en mai 2014. »

Il semblerait que l’atmosphère se soit attendue dans la petite commune de Méru malgré des refus de certaines écoles face à certaines mamans pour accompagner leurs enfants en sortie, des mamans qui sont voilées. En effet, la décision revient au directeur des établissements.

 « Il ne peut pas y avoir de motif religieux pour ne pas accompagner une sortie scolaire, note Jacky Crépin. Mais c’est aux directeurs de décider, en toute indépendance, qui peut l’encadrer. »

Cette position ambigüe correspond à celle tenue par l’Éducation nationale qui n’abroge pas la circulaire Luc Chatel mais s’en éloigne quelque peu.

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