La banlieue… c’est mot rose ! | François de Hauteville

En France, l’illusion est de croire ou de faire croire que le « mot » est une baguette magique et qu’en le changeant, on transforme une situation de précarité et de discrimination. Ainsi « ghetto » a cédé la place, aujourd’hui, à « banlieue ». Mais dans tout mot réside un secret, une histoire révélant un inconscient et signant une intention que le présent texte nous fait découvrir.

J’ai une affection particulière pour les régions déshéritées et des sentiments d’affection et de solidarité envers les défavorisés ! Sachant que, à l’inverse, j’éprouve du mépris, de la rage, de l’hostilité et de la rancune envers un gouvernement d’hypocrites, envers une assemblée–chambre d’enregistrement, envers des politiques racistes, « racailles » en cols blancs, envers des partis de gauche timorés, dangereusement silencieux et aveugles quant aux discriminations, aux ségrégations lorsqu’elles s’exercent contre des Maghrébins, des Noirs et des Musulmans.

Je n’habite pas la banlieue mais j’y réside par le cœur ! Toutefois mon propos aujourd’hui, cher lecteur, est ailleurs ! Je vais vous montrer, et vous démontrer, que les mots ont une profondeur révélant un inconscient collectif fortement révélateur ! A vous de juger !

On parle de « banlieue » qu’on affuble de tous les maux sans jamais dire que les gouvernements, concernant ces populations, ont pratiqué un Apartheid outrancier mais dans un bas de soie, hypocritement correct ! Vous allez comprendre, cher lecteur, qu’à l’origine, la conception elle-même comportait un préjugé.

On s’interroge, aujourd’hui mais un peu tard, sur les banlieues mais a-t-on seulement compris à l’origine le sens du mot ? La chose est tellement évidente qu’on y prêterait même pas attention ! Et pourtant… En effet, arrêtons-nous sur le terme proprement dit !

« Banlieue », si nous poussons l’analyse du mot nous constatons qu’il est constitué par la juxtaposition de deux… sentences… pas sans tance, en filigrane : « ban » et « lieue ».

Le premier terme est explicite en lui-même et chargé d’émotion, de misère, d’atrocités, de peine et « d’inhumanité » puisqu’il désigne la punition infligée à un être humain et consistant à le rejeter en dehors de la société alors que le propre de l’homme est la grégarité c’est-à-dire la vie en collectivité !

Être banni était déjà la sanction la plus grave infligée à un homme dans les siècles passés! Ainsi donc, la notion de banlieue partait au départ d’une idée bien précise consistant à reléguer des populations en dehors du « monde civilisé » parce qu’elles n’avaient pas la même culture, pas la même couleur, pas la même religion… et comme a dit un ancien Président qui perdait déjà ses repères… pas la même odeur !

Il y a eu préméditation dans le crime qui a été commis. Nous avons banni des êtres humains ! Nous avons exclus des individus faits de chair et de sang, des hommes, des femmes et des enfants… « pourtant comme nous » ! Nous ne sommes, pour cela, rien de moins que des criminels, barbares et lâches, indignes d’être appelés « humains » !

Le deuxième terme est assez curieux et peu courant ! Il renforce plus encore l’effet créé par le big « ban ». La présomption offerte par le premier terme devient une certitude avec le deuxième et en rajoute au misérabilisme de ceux qui ont osé rejeter, bouter des individus hors de nos murs.

En effet, si le mot « lieu » avait été écrit sans un « e » à la fin nous aurions pu croire que la banlieue n’était qu’un « endroit » dans lequel on rejetait les déshérités. Or, il n’en est rien ! Écrit comme il est dans le mot, cela signifie qu’il faut y ajouter une distance car la « lieue » -souvenez vous du petit Poucet qui chaussait les bottes de sept lieues- est une mesure qui équivaut à près de 5 kilomètres.

Ainsi donc, la banlieue signifiait à l’origine, pour les barbares qui ont conçu le concept et les assassins qui en ont fait la réalisation, « évacuer les populations non européennes, les rejeter loin de notre société et… à pas moins de 5 kilomètres dans le meilleur des cas ! ».

Belle mentalité que voilà chez des gens qui se prévalent de civilisation ! Vous voyez bien cher lecteur que la banlieue n’a pas été créée innocemment ! Pour moi… c’est un « bon lieu » parce qu’on y trouve la solidarité et l’humanité qui manquent aux mégapoles !

François de Hauteville

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