Un lycéen musulman refoulé pour une visite dans une centrale nucléaire

En Isère, un jeune lycéen âgé de 16 ans s’est vu refuser l’accès à une centrale nucléaire EDF qu’il était venu visiter avec sa classe de Première professionnelle du lycée Albert-Camus de Firminy.

« Nous étions huit, cinq élèves et trois professeurs, explique le jeune homme, encore choqué de sa mésaventure. Après une conférence de 45 minutes, on a dû enfiler une tenue spéciale avec casque, écouteurs, chaussures de sécurité avant de pénétrer dans les installations.»

Le plan Vigipirate rouge permet de prendre des mesures de sécurité supplémentaires à celles déjà présentes pour les centrales nucléaires. Quelques semaines avant la visite, les professeurs doivent envoyer les cartes d’identité des élèves à la gendarmerie. Cette dernière fait une recherche détaillée sur chaque élève avant de vérifier qu’il n’y a aucun lien ou risque d’attentat ou de complicité.

Pour le cas du jeune Apelou, les délais auraient été trop courts pour faire les vérifications supplémentaires lorsque son nom a reçu un avis défavorable pour la visite. Une dizaine de cas surviennent chaque année en France selon les militaires.

Pour le jeune lycéen c’est une claque. Inconnu des services de police, étudiant sérieux, lui et sa famille sont encore choqués par cette décision de la part d’EDF.

« Dégoûté. Je ne suis pas un élève à problème. Je n’ai jamais fait de bêtise ou de garde à vue. J’ai vraiment pensé que c’était du racisme de base, du fait de mon nom à consonance maghrébine. »

 La maman du jeune est aussi sous le choc. Révoltée, elle a appris la nouvelle par un SMS de son fils et ne comprend pas.

« C’est un élève sérieux. Il est né à Saint-Etienne et n’a jamais eu de problème avec la justice. Pour nous, il ne pouvait s’agir que d’un délit de faciès, de la discrimination. Au XXIe siècle, c’est inadmissible. »

La quête de sécurité dans les centrales nucléaires est compréhensible mais elle ne doit pas engendrer la stigmatisation de jeunes musulmans. L’humiliation de ce lycéen restera à tout jamais gravée dans sa mémoire. Doit-on empêcher tous les « Dupond » d’entrer dans une centrale nucléaire parce qu’un homonyme fait partie de Green Peace ?  Le sérieux aurait voulu qu’une enquête approfondie permette à ce jeune de faire la visite comme ses camarades.

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