La peuplophobie, défi contemporain de la Démocratie – Edito de Hamid Chriet #GiletsJaunes

La peuplophobie, le défi contemporain de la démocratie.

La démocratie ait- elle peur de son peuple, du plus grand nombre, de la masse des gens, par opposition à ceux qui s’en distinguent par leur niveau social, culturel ou par opposition aux classes possédantes, à la bourgeoisie : Un homme issu du peuple. Telle est la peuplophobie. C’ est le défi contemporain. De la lutte contre le marché et la financiarisation à outrance.

« La politique est l’esclave de la finance » avait titré libération dans son édition papier en 2007. En effet la mondialisation a permis aux grandes banques d’être des acteurs considérables dans l’échiquier géostratégique contemporain. Leurs impacts, leurs rôles au cours des 40 dernières années ont pris une place considérable sur l’économie que ce que peuvent faire les États eux-mêmes, car ils ont besoin des banques pour se financer. Il devient fondamental de poser la question du contrôle que la politique peut encore exercer sur la finance. Car de tout temps , les crises financières requièrent considérablement le support du contribuable alors que les peuples ne sont pas responsables de la gestion des crises bancaires. La crise des gilets Jaunes illustre aussi cette réaction contre cette mondialisation sauvage, cette financiarisation incontrôlée, et par ce marché financier non régulé.

En effet, nous sommes dans une crise sociale historique pour notre pays, son impact et d’une grande ampleur politique..

La crise est beaucoup plus profonde que la simple contestation de la loi Travaille, ou de la réforme SNCF. En effet le mécontentement vient de la base et n’est contrôlé ni par les politiques ni par les syndicats, même si certains y tentent. Au départ centré sur la hausse des prix du carburant automobile (elle-même liait pour partie à l’augmentation de la taxe sur les produits pétroliers), la contestation s’élargit rapidement à d’autres revendications, portant sur le pouvoir d’achat des classes moyennes et populaires, notamment rurales et périurbaines, voulant l’instauration d’un RIP, la démission du président de la République française, Emmanuel Macron, ou encore avoir le choix décider de la politique migratoire.

Une minorité des gilets Jaunes aspire à la mise en place d’une démocratie libérale — sur le modèle de celle mise en place par Viktor Orbán en Hongrie —, qui signifierait pour eux plus de pouvoir qu’avec une démocratie à la française. Le mouvement suscite l’attention de la classe politique. Il est ouvertement soutenu par plusieurs dirigeants de partis politiques d’opposition notamment Marine le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Laurent Wauquiez et Jean Lassalle, Nicolas Dupont Aignan.

Le gouvernement français a été pris de court par le mécontentement qui a circulé sur les réseaux sociaux contre la gestion du président de la République.

Au niveau international ,The Guardian le fameux journal Britannique a présenté le mouvement des Yellow Vests en tant qu’organisation non officielle et sans leader, en expliquant que les responsables de cette situation sont les dirigeants qui se sont succédé à la tête de l’État et qui ne tiendraient pas suffisamment compte de l’opinion publique.

Quant au président Des États-Unis, Donald Trump lui évoquait les manifestations dans un Tweet, les qualifiant de « grandes et violentes » et s’en servant pour maintenir la pression commerciale exercée sur Emmanuel Macron et l’Union européenne la rupture entre les classes moyennes et la classe dirigeante. Pour y répondre, il est fondamental de renouer avec notre modèle de démocratie, et notre façon de faire avec la société civile, en bonne intelligence. Il est important de développer une politique parallèle comme sur le modèle de la diplomatie.

Le développement de la Para diplomatie s’explique par le fait que pendant longtemps les questions de politique internationale étaient dominées par des thèmes qui n’avaient que très peu à voir avec les champs de compétence des États. Avec le développement de la mondialisation, de l’internationalisation, d’Internet, des réseaux sociaux, le peuple a su prendre part dans ces enjeux qui le concerne directement. La crise des gilets jaunes en France en est une parfaite illustration a bien des égards d’ailleurs comme les révolutions arabes. En politique, l’identification est importante auprès du peuple. Les divers espaces géographiques représentent des histoires, des différentes approches économiques, culturelles et des défis et enjeux pour la société.

La révolte des gilets Jaunes est incontestablement un sentiment d’abandon qui est à la fois géographique et social. C’est une sorte de jacquerie numérique qui trouve son origine dans la diffusion sur les réseaux sociaux d’appels de citoyens à manifester. Présentée par les médias comme spontanée et apolitique, elle s’organise autour d’une première manifestation nationale le 17 novembre 2018, puis de prolongements partout en France. Les responsables de cette situation sont les dirigeants qui se sont succédé à la tête de l’État, qui ne tiendraient pas suffisamment compte de l’opinion publique. Je définis cette politique parallèle, un peu comme la diplomatie parallèle, aussi nommée para-diplomatie. C’est une diplomatie non gouvernementale, selon moi qui peut être menée par différents acteurs, comme des universitaires, des syndicats, des ONG, des Think Tank, des particuliers, des acteurs associatifs, des parlementaires, des centres de recherche, des citoyens tout simplement quels que soient leurs niveaux scolaires. Car désormais selon moi, elle entend jouer un rôle politique, diplomatique, et économique. À travers son programme citoyen comme par la mesure phare nommée RIP “ Referendum citoyen.

Ce manifeste Citoyen tente de formaliser ce rôle: pour eux , la diplomatie et la politique parallèle doivent être une démarche scientifique, juridique et économique, qui s’effectue notamment grâce à la formation aux sciences politiques.

Cette diplomatie et politique parallèle servent à pallier les lacunes qui ont caractérisé les formes classiques de notre système politique traditionnel et qui ne fonctionnent plus au jour hui. En effet, les citoyens considèrent que la démocratie et la méritocratie sont les deux principes qui donnent sens à notre devise Républicaine : Liberté, Égalité et Fraternité. Sinon à quoi bon la prôner au peuple .

En France, c’est seulement à partir de 1981 que la diplomatie parallèle notamment en Afrique du Sud avait débuté. Certains travaillaient avec des proches de Jacques Chirac, et contribuaient à des négociations qui permettront plus tard la libération de prisonniers politiques. Ces négociations étaient le prélude à la future libération de Nelson Mandela. Cette initiative de diplomatie parallèle était soutenue par Jacques Chirac, qui comptait doubler François Mitterrand, alors président de la République, et qui avait fait de la lutte contre l’apartheid un étendard politique.

Pourquoi ne pas faire intégrer dans notre constitution, est plus globalement dans notre système politique, la notion du RIP. Cela permettrait à mon avis de rafraichir nos institutions, d’établir plus de démocratie et d’essouffler notre pouvoir politique. Auparavant, le champ de compétence des États ne s’étendait pas aux relations internationales , au jour dhui cela a changé avec la mondialisation des échanges commerciaux. D autre part la question de l’augmentation de l’énergie soulève un autre problème. Celle de notre coopération avec l’Afrique.

L Afrique un enjeu Europeen

Il faut changer de vision et de paradigme dans notre relation avec l’Afrique Francophone. Nous devons nous saisir de ce relent démocratique en France pour apporter notre solidarité aux peuples africains qui revendiquent les mêmes droits que ceux des gilets jaunes, des Français, . C’est une occasion de nous appuyer sur les sociétés civiles et d’entamer un dialogue franc, respectueux, serein, avec les chefs d’État Africains pour relever ensemble les multiples défis de demain. La France et l’Allemagne peuvent contribuer à renouveler une nouvelle zone Euro Méditerranéenne et Africaine, qui seront

Nous devons définir une nouvelle feuille  diplomatique et stratégique dans le bassin de la Méditerranée et en Afrique. Les événements en cours confirment l’hypothèse d’une perte d’influence de la France sur le continent africain.

Car la diplomatie parallèle a su aussi toucher des domaines de compétences comme les droits de l’homme, l’environnement, ou la sécurité militaire. Les citoyens veulent une sorte de politique Parallèle une (sovereignty-bound) qui leur permet d’avoir accès aux décideurs du gouvernement et de ne pas y être exclu notamment en ce qui concerne les acteurs de la politique étrangère et intérieure.

Partager la souveraineté avec le gouvernement offre une opportunité à la France de se construire une présence internationale dans son champ de compétence.

Les citoyens exigent que leur statut d’acteurs «sovereignty-free» leur permette d’agir plus librement sur l’avenir de la France dans cette mondialisation. Ils doivent négocier avec les citoyens une partie de leurs actions internationales comme National, plutôt que d’être dans des relations formelles avec des représentants qui ne sont pas reconnues par le peuple. Le vote blanc est majoritaire dans ce pays.

Nous assistions à une peuplophobie ! La démocratie gouvernementale ne doit pas avoir peur de son peuple elle doit au contraire l’accompagner, l’encourager, collaborer, l’écouter, et améliorer la situation.

La peuple phobie est devenue le nouveau défi de la démocratie . Il faut passer d’une peuplophobie à une peuplophilie. D’ une démocraphobie à une Démocraphilie. Face a la situation politique de notre pays je vois plusieurs pistes de sorties de crise. Qui sont :

  • La dissolution.
  • La proposition d’un referendum classique avec un programme, des mesures précises votes par les Français et les Françaises.
  • Un gouvernement d’Union Nationale avec une ouverture la plus large possible “ sociétés civiles, les gilets jaunes en intégrant le RIC “ revendication principale des gilets jaunes et Français”
  • Une démission du Président et la tenue de nouvelles élections
  • À la suite du débat national comme résultant le lancement du referendum d’Initiative Citoyenne et faire adopter les principales mesures votées par la majorité des Français.

La politique parallèle de nos jours se base sur les mêmes principes que la diplomatie parallèle.

En d’autres termes, les actions du gouvernement et des citoyens peuvent ensemble vivre en bonne intelligence , être un facteur mobilisant dans la poursuite des objectifs internationaux et nationaux.

Ce phénomène paradiplomatique et parapolitique, sont spectaculaires, ils représentent certainement un changement important sur le plan de l’étude de la politique étrangère, de la politique Nationale et des relations internationales. . Car le monde a déjà beaucoup changé, continue de changer et continuera de changer.

Hamid CHRIET

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