A Sciences Po, une étudiante voilée prise à partie car serait « un cheval de Troie à l’islamisme » selon un professeur

Après l’affaire embarrassante à la Sorbonne où une élève voilée a été prise à partie par l’une de ses professeurs, c’est au tour d’un professeur de Sciences Po Aix-en-Provence de lancer un pavé dans la marre en prétendant que le voile au sein de l’établissement est une entorse à la laïcité et serait « un cheval de Troie de l’islamisme ».

Une jeune femme en première année de Sciences Po Aix portant le voile a découvert une face bien sombre de l’école tant admirée et mise en valeur dans l’enseignement supérieur.

Un de ses professeurs a dérapé en estimant que la jeune étudiante ne respecterait pas la laïcité et ferait figure d’intrusion islamiste. Bien entendu, celle-ci est entièrement dans son droit, seuls les professeurs sont tenus à la neutralité au sein de ce type d’établissement d’enseignement supérieur. Le professeur questionné sur l’affaire déclare:

« Cette étudiante, je ne l’ai pas agressée, j’ai simplement fait remarquer qu’elle gênait ses camarades en amphi. […] Elle est complètement manipulée, elle me fait pitié ».

Il semblerait que la dite prestigieuse école n’est encore pas reçue d’étudiantes voilées.

Les propos de l’enseignant ont engendré un véritable tollé dans l’amphithéâtre où une bonne partie des étudiants sont sortis de classe afin de manifester leur désapprobation.

Le directeur, Christian Duval, a de suite réagi et désigné les assertions du professeur de « regrettables ». Il a organisé un rendez-vous entre lui et l’étudiante pour lui signifier qu’elle ne doit pas « voir sa fierté d’avoir réussi le concours altérée »

L’étudiante sérieuse, ayant réussi brillamment son concours d’entrée dans l’école, déclare :

« La laïcité, ce sont des limites posées pour le bien vivre ensemble. Ce n’est pas rendre invisible sa religion. C’est un état neutre, un service public neutre, mais le droit d’avoir des convictions. Porter ce voile, c’est aussi ma liberté. Je suis juste là pour faire mes études, je préférerais qu’on me voie juste comme une bonne élève. »

Le directeur prévoit de s’adresser aux élèves de première année et aux autres par écrit. Il rappelle :

« l’expression des idées les plus opposées y est acceptée dans le cadre de débats démocratiques qui induisent les différences et respectent les identités de chacun ».

Alors que la loi autorise pleinement le port du voile à la faculté, les femmes arborant ce signe religieux sont malmenées lors de leurs études supérieurs. Un moyen d’empêcher les femmes musulmanes à poursuivre leur cursus scolaire ? La question mérite d’être soulevée au vu de l’acharnement dont certains professeurs font preuve.

A travers ce type de stigmatisation, il apparait sans nul doute que l’émergence de la femme voilée dans les sphères étudiantes et professionnels supérieurs dérange. Plus question alors de disserter sur la soi-disant volonté de libérer les femmes musulmanes par les personnes qui attaquent le voile de manière incessante.

Cette étudiante studieuse est un modèle pour toutes nos sœurs motivées qui veulent œuvrer pour la communauté et ont des projets plein la tête. Elle montre que la réussite ne s’obtient certes pas facilement mais n’en est que plus appréciable.

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