Pour un ancien militaire algérien, Hervé Gourdel était un agent d’espionnage français

Ali Zaoui, ancien militaire, expert en questions sécuritaires et lutte antiterroriste remet en question la version officielle du kidnapping d’Hervé Gourdel en Algérie. Pour lui, le guide de montagne était un agent français.

Lors d’un interview dans le journal algérien Le Temps d’Algérie, Ali Zaoui a exprimé ses doutes quant à la version officielle présentée par la France et l’Algérie. Pour cet expert dans l’antiterrorisme, le rapt est monté de toute pièce par les services secrets français « pour forcer l’Algérie à s’ingérer militairement dans la région et notamment en Libye ».

A la question de savoir quelle analyse fait-il du kidnapping du ressortissant français Hervé Gourdel, l’expert explique que ce nouveau rapt ressemble à « l’affaire Pierre Camatte » (agent de la DGSE détenu puis libéré par Al Qaïda au Maghreb). Pour Ali Zaoui, la France fait pression « pour resserrer l’étau sur l’Algérie et lui forcer la main pour entrer dans ces conflits » qui ont pour but de « combattre le terrorisme qu’ils ont eux-même soutenu et financé ».

« Tous les indices indiquent que ce rapt combien même revendiqué par le groupuscule «Djound al khilafa» a été déjà planifié. Comment se fait-il que Pierre Hervé Gourdel soit enlevé le lendemain de son arrivée en Algérie ?

Pourquoi ne s’est-il pas conformé aux consignes de sécurité ? Le ressortissant français faisait de la randonnée dans cette région connue pour son insécurité. Pourquoi a-t-il donc choisi cet endroit ? Le kidnappé avait loué un chalet au nom de son ami algérien afin d’éviter d’être identifié par les services de sécurité algériens.

Et puis, dans son dernier tweet, on pouvait lire «Quand je rentre d’Algérie après le premier octobre, si je rentre». Cela indique qu’il était certainement destiné à mener une mission précise en Algérie. Les deux premiers ressortissants français enlevés en Algérie ont déjà été identifiés comme étant des agents d’espionnage français. Pour moi, il n’y a pas de doute. Gourdel serait un agent français bien rusé. »

Ali Zaoui explique après que le groupe baptisé «Djound el khilafa» n’a aucun lien avec l’organisation « Etat Islamique » et que derrière cette appellation se cache un coup d’éclat  médiatique visant à une guerre de leadership en Algérie entre les différents groupes jihadistes. 

L’infiltration des groupes armés par les services secrets, l’emballée médiatique autour de l’Etat Islamique après la diffusion des dernières vidéos d’exécution et la présence de la France dans la coalition anti-ISIS pousse au questionnement. L’exécution de Hervé Gourdel aura provoqué une violente poussée de la haine contre l’Islam amalgamé au terrorisme à l’heure où l’Assemblée Nationale vote des lois d’exceptions pour officiellement lutter contre le jihadisme…

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