Bouteflika président … What else ?

Bouteflika président … What else ?

Abdelaziz Bouteflika a été reconduit à ses fonctions de président de la république pour la 4ème fois.

A chaque fois que la question de cette élection a été posée à un algérien, sa réaction a toujours été la même. Son visage a laissé échappé un rictus amer et gêné, son visage s’est assombri, son cœur s’est serré. Seule la phrase qui permettait d’échapper à l’humiliation variait selon les personnes et les humeurs.

Mais qui a voté en Algérie ? Et pour qui aurait-il voté ?

Pour un Abdelaziz Bouteflika … Mais lequel ?

80% d’un peuple se serait donc déplacé pour plébisciter un Bouteflika en chaise roulante manœuvré par on ne sait qui ? Non, les algériens ont quand même plus de dignité.

Non, ils se seraient déplacés, nous disent certains, pour le bilan bouteflika … Ce bilan qui oblige à dire que l’Algérie est plus que jamais dépendante de l’extérieur. 97% de l’argent de l’État algérien, à ne pas confondre avec les algériens, provient des hydrocarbures et la quasi totalité de ses besoins sont importés … L’émeute est aujourd’hui une institution.

Peut être alors est-ce le Bouteflika de la concorde civile qui a mobilisé ? Oui, vous savez cette amnistie qui a permis à tous les groupes « islamistes » infiltrés par les services ayant commis des massacres de réintégrer leurs foyers ou leurs … casernes. Les autres groupes armés jetés malgré eux dans une guerre sans nom par une répression atroce ont eu le choix de mourir dignement ou de finir en prison. Au peuple on a préféré laisser le sang et les larmes.

Si ce n’est pas ce Boufeflika qui a convaincu c’est donc celui de Boumediène, ministre « émérite » des affaires étrangères qui arrivera à sa fonction par le curieux assassinat, tombé à point, du Ministre d’alors … Cet incident « heureux » ne sera que le premier d’une longue série. Car sans l’assassinat tout aussi curieux de Boudiaf jamais l’ex-collaborateur de Boumediène n’eut pu devenir président … Abdelaziz fut donc ce jeune ministre nationaliste tellement émérite que Boumediène l’apostropha un jour en ces mots :  » Enfin, es-tu le ministre de Giscard ou le mien ?! « 

Alors si même le Bouteflika aux mains grasses de l’Algérie de Boumediène ne parvint pas à convaincre, celui de la Wilaya V le sauvera-t-il peut-être ? Vous ne connaissiez pas la Wilaya V de la révolution algérienne ? Eh bien c’est là que Bouteflika fit, en compagnie de Boumediène, sous les ordres du créateur de la Sécurité Militaire, un certain Boussouf, son fameux jihad … contre les moujahidins algériens. Parce que c’est cette Wilaya V qui refusa systématiquement d’acheminer des armes aux combattants de l’intérieur des Wilayas de Kabylie et des Aures qui sombraient sous le napalm et les bombes sans plus avoir une cartouche à tirer. C’est cette Wilaya V qui assassina l’illustre Abbane Ramdane planificateur de la révolution algérienne. C’est elle encore qui donna les positions du valeureux Colonel Amirouch à l’armée française pour le tuer avant qu’il n’arrive en Tunisie pour redonner le commandement aux vrais combattants de l’intérieur et démettre les « révolutionnaires des salons » marocains et tunisiens. C’est cette Wilaya V enfin qui écrasa à la « libération » les maquisards moudjahidines pour porter aux postes clés du pouvoir les déserteurs de dernière heure (DAF) mandatés par la France qui occupent aujourd’hui le vrai pouvoir de décision en Algérie.

Alors si rien ne permet de comprendre la réélection de Bouteflika quoi d’autre l’expliquerait si ce n’est qu’il représente intrinsèquement le symptôme voir le syndrome même de la trahison de l’âme algérienne.

Car l’âme algérienne a déjà parlé et ce en deux occasions : pendant la guerre d’Algérie et pendant les élections de 1991.

Voilà ce qu’elle a crié par son sang : l‘Algérie est profondément musulmane, patriote, arabo-imazigh et solidaire.

Ces valeurs et ces principes constituent le socle même de l’être Algérie.

C’est pour cela que les continuateurs de l’action coloniale ont toujours tenté à travers leurs manigances de monter ces concepts les uns contre les autres pour mieux annihiler toute tentative de retour de l’âme algérienne à son corps arrachée depuis 1830.

C’est donc aujourd’hui un peuple zombie qui erre sous les décombres d’une politique d’avilissement et d’anarchie organisée fomentée par le parti de l’étranger.

Mais si Bouteflika a amené quelque chose de plus à l’Algérie réprimée, cantonnée, bâillonnée c’est bien l’ouverture. Oui mais l’ouverture à la corruption organisée du peuple à travers ses passes droits et ses crédits à la consommation improductive et stérile, ce privilège étant avant réservé à la « chi-chi » algéroise. L’ouverture à la makhzénisation des esprits, à la drogue et à la corruption des mœurs qui nous font tant honte. L’ouverture de ses ressources à la prédation des financiers internationaux et l’ouverture de ses terres aux évangélistes de Bush …

En un mot ce qu’a parachevé bouteflika c’est l’œuvre de recolonisabilité entamée par ses amis qui ont rejoint la guerre dans les dernières minutes sous ordre de nos ennemis pour mieux tuer notre indépendance.

Alors Bouteflika est président … What else ?

A part peut être que plus encore qu’en 1830 l’Algérie est au bord de la falaise. Car l’identité et l’indépendance ont été volées, l’âme algérienne erre en peine. Pour retourner à la vie, l’Algérie doit donc comprendre, qu’en 1962, la guerre d’Algérie ne faisait en fait que commencer …

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