Iran : Tir expérimental de deux missiles

Les autorités iraniennes fêtent aujourd’hui le 35e anniversaire de la révolution islamique, marqué par des avancées dans les négociations nucléaires avec les grandes puissances.

Depuis son élection, le président Rohania tente une politique de rapprochement avec la communauté internationale, essentiellement pour mettre fin aux sanctions occidentales décrétées contre Téhéran en raison de son programme nucléaire controversé.

Les Occidentaux et Israël, considéré comme la seule puissance nucléaire de la région, soupçonnent depuis une dizaine d’années l’Iran de vouloir se doter de la bombe atomique sous couvert de son programme civil, ce que Téhéran nie.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit se rendre aux Etats-Unis début mars pour discuter « des moyens d’empêcher l’Iran de produire des armes nucléaires ».

Fin novembre à Genève, l’Iran a conclu avec le groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) un accord de six mois sur un gel de certaines activités nucléaires iraniennes en échange d’une levée partielle des sanctions qui a mis à mal son économie.

Les discussions sur un accord global doivent reprendre le 18 février à Vienne.

En prélude aux festivités de cette année, l’Iran a  procédé hier au tir expérimental de deux de ses missiles, de nouvelle génération « avec une très grande capacité de destruction », selon le ministre iranien de la Défense Hossein Dehgan.

Le premier missile balistique avec une tête à fragmentation est capable d’échapper aux systèmes antimissiles et de frapper plusieurs cibles à la fois.

Le second missile est un missile à guidage laser qui  peut être tiré d’un avion ou d’une rampe de lancement pour frapper des cibles militaires, notamment des centres de commandement avec une très grande précision.

A une semaine de la reprise des négociations sur son programme nucléaire avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et l’Allemagne, à Vienne, Téhéran entend montrer que son arsenal balistique n’a pas lieu d‘être abordé durant les pourparlers.
Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi a été clair sur le sujet :“Nos négociations avec les Cinq et l’Allemagne ne concernent que le programme nucléaire. Nous n‘évoquerons jamais d’autres sujets. »

L’Iran assure que son arsenal est uniquement dédié à la défense de ses frontières et ne sera utilisé qu’en cas d’attaque.

Mais son programme balistique, qui comprend des missiles d’une portée de 2.000 kilomètres capables d’atteindre Israël, inquiète les pays occidentaux et a fait l’objet de plusieurs condamnations du Conseil de sécurité de l’ONU.

L’Iran a également annoncé samedi qu’une flottille de deux navires actuellement au large de l’Afrique du sud se rapprochait des frontières maritimes américaines, sans préciser lesquelles, en réponse à la présence de la Ve Flotte de la marine américaine dans le Golfe persique.

Malgré cela, il ne faut pas voir en cette action un raidissement de la situation de l’Iran avec les autres pays. Il faut plutôt voir cela comme le prolongement de la réhabilitation graduée de l’Iran tout comme la Chine s’est  progressivement incorporée au système économique et diplomatique mondiale.

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