Egypte – Après un attentat, les Frères Musulmans sont déclarés organisation terroriste

Le mouvement des Frères Musulmans d’Egypte a été déclaré « organisation terroriste » à la suite d’un attentat à la voiture piégée dans un bâtiment de la police. L’attentat a fait 14 victimes.

« Le Premier ministre a déclaré que les Frères musulmans sont une organisation terroriste » a déclaré l’agence de presse MENA citant le porte-parole du premier ministre Sherif Chawki.

La condamnation de la confrérie intervient quelques semaines avant un référendum sur une nouvelle constitution qui est présentée comme la première étape importante vers la démocratisation de la société égyptienne depuis le putsch militaire de Mohammad Morsi en juillet dernier.

Mardi, une voiture piégée avait explosé dans le commissariat de la ville égyptienne de Mansoura, tuant au moins 14 personnes, en majorité des policiers. Reuters signale que plus de 100 personnes ont été blessées au cours de l’attaque.

Les Frères musulmans d’Égypte ont condamné l’attentat à la bombe par une déclaration via un courriel à partir de Londres :

« Les Frères musulmans condamnent dans les termes les plus forts possibles l’attaque contre le siège de la police à Mansoura. Les Frères musulmans considèrent cet acte comme une attaque directe contre l’unité du peuple égyptien et demandent une enquête sans délai afin que les auteurs de ce crime soient traduits en justice. »

L’impact de l’explosion a été ressenti à une distance de près de 20 km brisant même les fenêtres des bâtiments voisins selon les sources de sécurité.

Depuis la prise de pouvoir illégale des militaires, des milliers de musulmans ont été tués par l’armée, en majorité des partisans de l’ex-président Morsi. La répression a également vu des milliers de personnes, y compris l’ensemble des dirigeants de la confrérie, arrêtées.

L’armée égyptienne rejoue le scénario algérien poussant chaque jour un peu plus à la radicalisation des Frères Musulmans. Des attentats sous fausses bannières ont déjà permis aux autorités de mettre derrière les verrous les principales têtes de la confrérie islamique. Ce dernier attentat ne fait que confirmer nos craintes que la bannière de la « lutte contre le terrorisme » soit utilisée pour permettre les pires atrocités contre les opposants politiques. 

Voir aussi : Egypte – Faux attentats, dissolution des Frères Musulmans, guerre civile et perspectives

 

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