Trappes – Procès de la femme voilée malmenée lors d’un contrôle d’identité ce mercredi et QPC contre le niqab

Ce mercredi, le tribunal correctionnel de Versailles verra se jouer un débat lourdement polémique sur le voile intégral à travers le procès de Cassandra Belin, jeune femme de 20 ans interpellée en juillet dernier pour port du niqab à Trappes et épouse de Michaël Khiri, mis en garde à vue suite à ce contrôle d’identité. Ce dernier a écopé de trois de prison avec sursis lors de son procès.

L’interpellation musclée dont la jeune femme a été victime fut réalisée par des policiers qui n’auraient vraisemblablement pas su garder leur calme. Cet échange difficile avait initié de longues heures d’échauffourées dans la ville entre la police et les jeunes des environs. 

Par le biais de ce procès, l’avocat de la jeune femme, Me Philippe Bataille, a ouvert l’examen de la première QPC (Question Prioritaire de Constitutionnalité) déposée en France au sujet de l’interdiction du voile intégral dans l’espace public. La femme voilée a préféré ne pas se rendre au procès, car, d’après son avocat,  « elle ne veut pas être perçue à tort comme le symbole d’une supposée islamisation rampante ». L’avocat justifie son dépôt de QPC par le fait que  « la loi n’a pas été soumise à l’épreuve des faits » et que concrètement elle est difficilement applicable. Aussi, avant toute chose, il considère que cette loi porte atteinte à « la liberté de culte, la liberté d’aller et venir, la dignité humaine… »

Malgré l’acharnement médiatique tentant de faire passer ce jeune couple pour des personnes agressives et violentes, la justice a été contrainte de reconnaître qu’un des trois policiers ayant mené le contrôle d’identité n’aurait pas été si correcte que ce qu’il prétend. Le parquet de Versailles a ainsi ouvert une information judiciaire contre cet homme pour « incitation à la haine et à la discrimination raciale ». En particulier, ce personnage avait publié sur son compte facebook une photo rabaissant de manière virulente une femme en niqab.  

Au demeurant, l’avocat Me Bataille estime que se dégage à travers un tel comportement « une forte suspicion sur les conditions du contrôle d’identité »: « cette loi mise entre les mains de certains policiers islamophobes est un permis de chasser les femmes intégralement voilées' ».

Nous soutenons de tout cœur ce combat pour abolir cette loi liberticide et islamophobe qui cause de nombreux dégâts. 

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