En Seine-Saint-Denis, une nouvelle escroquerie à la « déradicalisation » révélée dans un livre

Les centres de déradicalisation se multiplient dans les banlieues avec l’espoir de toucher des subventions. Mais les escroqueries visant à récupérer de l’argent public via des subventions sur la détresse de parents fructifient.

En Seine-Saint-Denis, la militante Sonia Imloul avait ouvert un centre de déradicalisation visant à soutenir les familles des jihadistes partis en Syrie ainsi que la mise en place de méthode de déradicalisation. Au Printemps 2014, la militante ouvre les portes de son centre à la presse mais largement moins aux parents et jeunes du département.

Selon Julien Revial, un ancien employé qui sort prochainement Chronique d’une désillusion, aux éditions Michalon, le centre n’était qu’une poule aux oeufs d’or qui n’a que très rarement aidé les familles.

« Un mois après notre emménagement, nous avions déjà reçu cinq organes de presse et seulement deux familles », raconte Julien Revial.

L’ex-employé charge son ancienne patronne et indique qu’elle passait son temps à mentir aux médias pour justifier les subventions du Ministère de l’Intérieur. Contrairement aux déclarations de Sonia Imloul selon laquelle le centre de déradicalisation fonctionnait 24 h sur 24 et suivait 30 familles, « nous avons mené au total trois démarches de prévention de la radicalisation », rectifie Julien Revial.

La Maison de la prévention fait aujourd’hui l’objet d’une enquête judiciaire. Une situation qui embarrasse le Ministère de l’Intéreur qui voyait ce centre « comme un laboratoire médiatique ». Les subventions auraient été rapidement coupées en 2015 suite à des doutes sur la qualité du travail de Sonia Imloul. Aujourd’hui, cette dernière va devoir répondre « d’étranges pratiques, comme cette sous-location à des étudiantes de deux-pièces du fameux appartement », rapporte l’Express.

Le business de la « déradicalisation » n’est pas à sa première déconvenue. Donia Bouzar, figure médiatique du combat contre les départs en Syrie, a essuyé de nombreuses critiques suite à une enquête journalistique sur son CPDSI qui est accusé d’avoir monté une structure familiale avec des résultats difficilement chiffrables. Les montants des subventions atteignaient tout de même 900 000 euros. Une somme astronomique révélée au grand jour qui a poussé Bouzar à s’écarter du business familial pour éviter un scandale d’Etat. Depuis, plus aucune nouvelle de l’anthropologue qui a disparu des plateaux de télévision. Idem pour les victimes dont certains témoignages n’étaient pas cohérents.

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