L’Arabie Saoudite a annoncé avoir exécuté 47 personnes pour « terrorisme » en ce début d’année 2016. Plusieurs milliers de personnes sont actuellement dans les geôles saoudiennes suite aux attentats d’Al-Qaeda commis entre 2003 et 2006.
Dans un communiqué datant du 2 janvier 2016, l’Arabie Saoudite dévoile avoir exécuté 47 personnes jugées comme étant « terroristes ». Parmi les exécutés figure un dignitaire religieux chiite, Nimr Baqer Al-nimr, opposé à la monarchie saoudienne et leader de la contestation chiite de 2011 dans l’est du pays. Il a été condamné à mort pour sédition , désobéissance au gouverneur et port d’armes par un tribunal de Riyad.
Téhéran n’a pas tardé à réagir en accusant les Saoud de soutenir le « terrorisme » et de supprimer ses opposants. Le frère du Mollah a indiqué espérer « qu’il y aura un mouvement de protestation pacifique ».
Dans le même temps, plusieurs dignitaires religieux sunnites jugés proches d’Al-Qaeda ont été exécutés. Les autres condamnés, une quarantaine, sont pour la plupart des étudiants en science religieuse jugés extrémistes et partageant les thèses de l’organisation Al-Qaeda. Afin d’éviter les contestations, les autorités saoudiennes ont rediffusé les vidéos des attentats perpétrés entre 2003 et 2006. Le communiqué annonçant ces exécutions débute par des versets du Coran justifiant le recours à ces peines de mort, indique la presse internationale.
Suite aux attentats sur le sol saoudien tuant des centaines de personnes et revendiqués par Al-Qaeda, des rafles ont eu lieu dans les milieux dits proches de la « mouvance jihadiste ». Plusieurs milliers de personnes sont encore enfermées dans les prisons saoudiennes pour leur rôle présumé dans ces attentats.
De nombreuses organisations de défense des droits de l’Homme s’indignent devant ces exécutions de masse. Elles accusent la monarchie d’user de la torture et de ne pas garantir aux accusés des jugements équitables et non arbitraires.
En 2015, l’Arabie Saoudite a exécuté au moins 153 personnes. Ce nombre est presque le double qu’en 2014 où 90 individus ont été tués.