Un représentant des musulmans de Montréal veut interdire les moqueries sur la religion

L’imam et  président du Conseil musulman de Montréal a proposé lors d’une commission parlementaire que la dérision à l’encontre des religions soit punie par la loi. Une proposition qui a choqué les députés québécois.

Salam Elmenyawi était l’invité de la commission parlementaire qui étudie un projet de loi contre les discours haineux visant notamment les minorités. Le président du Conseil Musulman de Montréal est intervenu accompagné d’un dossier ficelé sur les méthodes à utiliser pour contrer l’islamophobie.

Le religieux s’est notamment penché sur la question de la liberté d’expression indiquant qu’elle n’incluait pas les moqueries contre les religions. Il estime notamment que lorsqu’un Prophète est visé par la dérision, c’est toute une communauté qui est touchée voire blessée.

« On peut critiquer, on peut écrire des livres, on peut faire des analyses, c’est très bien et j’encourage cela. Quand il y a un débat, on peut répondre, mais quand il y a de la dérision, il n’y a pas de réponse, quand vous me ridiculisez moi-même et ma religion, il n’y a pas de réponse à ça », a insisté Salam Elmenyawi.

Une proposition jugée à l’encontre des « Chartes des droits québécoise et canadienne » qui autorisent le blasphème au nom de la liberté d’expression. « Vous allez trop loin », a répondu une député au religieux.

« Ridiculiser une religion c’est inacceptable. La dérision et insulter son voisin ce n’est pas dans la démocratie, c’est contre ce qui nous réunit. Ce n’est pas ça qui va stopper la radicalisation. Il y a une ligne rouge, on devrait éviter la dérision », a déclaré le représentant des musulmans de Montréal.

Malgré une argumentation construite, les députés présents lors de la commission d’enquête ont exprimé leur désaccord prétextant à nouveau une question de droit et de liberté d’expression. Salam Elmenyawi a indiqué pour sa part qu’il jugeait le projet de loi pas assez répressif vis-à-vis des discours menant à la haine. 

Par la suite, certains députés ont préféré régler leurs contentieux personnels avec l’imam plutôt que de réfléchir à des solutions concrètes pour contrer la montée de la haine et notamment de l’islamophobie. L’imam s’est vu reprocher son attachement « aux tribunaux islamiques » et notamment ses critiques vis-à-vis des actions politiques qui ont empêché que les divorces de couples musulmans puissent être gérés par des imams qualifiés.

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