Jacques Attali, économiste, écrivain et haut fonctionnaire français, était l’invité de TV5 Monde. L’ancien conseiller spécial de François Mitterrand a jugé qu’aujourd’hui, en France, il était « plus difficile d’être musulman que juif, parce que la France n’a pas encore aidé à franchir le plafond de verre pour toute une génération ». Comment l’expliquer ?

« Les juifs sont en France depuis plus longtemps. Ensuite, pour qu’une communauté s’intègre il faut qu’elle crée une classe moyenne, qu’elle crée une bourgeoisie… L’islam de France n’a pas encore eu tout cela. »

Jacques Attali, contrairement à de nombreux sociologues spécialisés dans l’Islam, a compris le premier problème que connaît la Communauté musulmane. De la première à la quatrième génération, la société française a refusé de casser ce « plafond de verre » qui freine les locomotives de la communauté. Les seules personnalités d’origines maghrébines ou subsahariennes refusent de se reconnaître en tant que musulmanes et sont souvent des parvenus qui doivent tout à un système qui les a asservis.

Les exemples de réussites stoppées par un Establishment qui refuse de voir le musulman intègre brillé par ses qualités propres ne manquent pas. Zair Kedadouche, l’ambassadeur de France en principauté d’Andorre a créé un tollé lorsque victime de discriminationraciale, il décide de démissionner en dénonçant sa situation.

Les élites musulmanes sensées porter une Communauté en plein boom ne sont pas reconnues par l’Etat qui continue de piocher parmi les « khobzistes » et autres béni oui-oui qui servent la soupe aux médias dans les mosquées ou en politique. Les noms, tout le monde les a en tête, mais quand est-ce que cela changera ? Il est certain que sans ouverture de la société devant ces élites musulmanes qui remplissent les écoles supérieures, le terreau de l’exclusion ne fera que servir les ennemis d’un meilleur vivre ensemble.