Une employée licenciée car soupçonnée de faire ses prières au travail

Habiba Zerouani était une chef de service dévouée qui supervisait une équipe de techniciennes de surface. Mais hélas depuis qu’elle est accusée de faire sa prière et que l’ on a entendu qu’elle parlait arabe, ses compétences sont remises en question.

C’est ainsi qu’ au bout de quatorze ans, elle a été licenciée, une « démission d’office » comme ils disent.

« On me reproche d’avoir prié au travail, d’avoir interdit aux pensionnaires de boire de l’alcool, d’avoir insulté mes collègues, d’avoir parlé arabe avec certains pensionnaires et collègues ».

Tout cela est complètement faux ! Aujourd’hui, je n’ai plus rien. Plus de travail, plus de salaire, plus rien. J’ai 56 ans, comment voulez-vous que je retrouve du travail à mon âge ? Je ne comprends pas ce qu’il m’arrive », s’indigne-t-elle.

Elle affirme : « Regardez-moi, je suis musulmane oui, c’est vrai ! Mais je m’habille comme vous, je ne porte pas de foulard. Ma religion, je la vis en privé, pas sur le lieu de mon travail. Je n’ai jamais prié dans le home, d’ailleurs il n’y avait même pas de local approprié à la prière », s’exclame-t-elle, avant de renchérir : « Jamais, je n’ai prié sur les lieux de mon travail. La prière ne prend pas plus de cinq minutes. Pas plus de temps pour certains pour fumer une cigarette. Mais je ne l’ai jamais fait, tout simplement, car c’est interdit ! ».

Habiba Zerouani, en tant que chef de service faisait son travail. Elle souligne que certes lorsqu’ il y’ avait des choses qui n’allaient pas elle le disait.

On lui reproche d’avoir parlé arabe.

  » On me reproche aussi d’avoir parlé arabe avec certains collègues ou résidents du home. Bien sûr que c’est vrai ! Mais est-ce que c’est choquant ? Certaines femmes de ménage ne parlent quasiment pas le français, comment voulez-vous que je m’exprime et que je me fasse comprendre ? Quant aux résidents, certains viennent du Maroc, ils sont tout simplement contents de pouvoir parler dans leur langue. Je ne vois vraiment pas où est le mal. »

Alors que l’affaire est entre les mains du Conseil d’Etat qui a confirmé la  » démission d’office », une belle formule pour masquer une discrimination évidente, Habiba Zerouani, s’est retournée contre sa hiérarchie au pénal, déterminée à obtenir gain de cause.

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