Lettre touchante d’un frère en provenance de Bangui

Voici une seconde lettre en provenance de Bangui qui nous est parvenue de la part d’un frère sur place afin de nous informer de la situation réelle à Bangui.

 Salamalikoum, Bonjour à tous.

A Bangui le 24 janvier 2014.

Par la grâce de notre Seigneur, tout va bien. Voici un deuxième rapport que je n’ai pu écrire qu’ aujourd’hui.

Je souhaite éclaircir l’ensemble des personnes qui m’ont interrogé sur la situation que nous vivons en Centrafrique et plus particulièrement à Bangui. Je remercie toutes les personnes qui ont pris le temps de m’écrire et remercie tous ceux qui ont été sensibles à notre vie en Centrafrique.

Je fus ravi d’apprendre que ma lettre a été diffusée sur le net. Que Dieu vous récompense.

Étant sur place, je suis plus à même à vous décrire la triste réalité a Bangui.

Sachez que Bangui est une ville fondée par les musulmans, c’est la raison pour laquelle de nombreux quartiers portent des noms musulmans.

Ici à Bangui, c’est comme un grand village dans lequel 95% de la population chauffe encore avec le bois. Les maisons sont en terre cuite. Les musulmans sont ainsi répartis pour la plupart sur les 3ème et 5ème arrondissement. Cela représente plus de 50 lieux de prières, une dizaine d’écoles islamiques, soit au moins 6 fois la ville de Médine au temps du Prophète (r). La plupart des musulmans inscrivent leurs enfants dans des écoles, types « madrassas », qui sont basées sur un système tchadien.  Rappelez moi juste l’histoire de Médine et des coalisés… Merci d’avance.

Les présidents des pays musulmans, ainsi que les hommes de savoir ont demandé que les femmes et les enfants quittent le pays mais que restent les hommes pour défendre l’Islam… A l’unanimité.

les combats, donc font rage. Depuis le 5 décembre, des assaillants tentent d’entrer dans nos quartiers mais notre Seigneur nous a protégés jusqu’ici.

Merci pour ceux qui jugent comme le fait une mère. Que Dieu vous fasse comprendre, je ne suis pas là pour débattre….

Donc, depuis le 5 décembre 2013, le conflit a pris une toute autre tournure. La guerre s’est à présent dirigée contre l’Islam et les musulmans. Les musulmans des quartiers à majorité chrétiens ont été oppressés et leurs maisons détruites. Sans compter le nombre de Mosquées saccagées dans la capitale.

Hélas, le nombre de morts est incalculable. Il ne cesse d’augmenter chaque jour.

Nous sommes aujourd’hui, après la destitution de l’ancien président Djotodia et le casernement des selekas. Le village peuhl pk13 a été attaqué ces jours-ci. La politique n’est plus donc aux mains des selekas, mais les attaques contre l’islam continuent, surtout contre les mosquées et contre l’ensemble des musulmans.

La nouvelle présidente de confession chrétienne, Catherine Samba Panza, ne suffit pas aux « kouffars », ils veulent non seulement les quartiers musulmans car ce sont des quartiers économiquement intéressants mais ils désirent en plus, la destruction de l’Islam.

L’ethnie musulmane « goula » n’est plus au pouvoir. Je vous rappelle que le pouvoir politique, même s’ il était au main des musulmans, était rejeté par ces derniers. En effet, il se sont écartés du pouvoir depuis que toutes ces exactions ont été perpétrés.

Je vous  rappelle, une chose importante mais non des moindres. Les musulmans ne combattent pas les chrétiens mais uniquement une rébellion qui attaque l’Islam nommée « antibalakas ». Dans de nombreux endroits, les chrétiens ont défendu les Mosquées de leur quartiers. Nous les remercions tous.

De même les musulmans n’ont jamais touché aux églises. Ces milices chrétiennes tuent les musulmans, les brûlent pour manger leurs corps. Maudit soient ils…Que Dieu donne sa miséricorde à notre frère Kader.

J’aurais, pour l’amour de ma personne pu partir depuis fort longtemps. Ceux qui sont partis, ont laissé leurs biens comme ceux qui ont laissé  » yathrib. »

Aujourd’hui, le consensus des imams de la ville ont décrété la guerre. Je remercie les gouvernements du Nigeria, du Mali, du Cameroun, et surtout du Tchad qui ont beaucoup aidé les musulmans du pays. Qu’ils sachent que ceux qui sont là, à ce jour sont tous prêts.

Je remercie Coumba pour sa lettre et mon frère Malik. Nous cherchons que la paix mais ceci est une épreuve et nous devons être présents. J’espère de tout mon cœur vous revoir bientôt. Notre Seigneur fait ce qu’il veut.

 Les centrafricains ont toujours été dépendants des musulmans, ils pensent à présent pouvoir s’en passer.

Être Musulman n’est pas une nationalité mais une religion.

Je vous remercie tous du fond de mon âme.

L’heure est grave. Ne nous oubliez pas dans vos invocations.

Certes Allah quand il aime un peuple, l’ éprouve. Ainsi le vrai est distingué du faux.

Que Dieu vous fasse miséricorde.

Je souhaite vous revoir bientôt.

Sincèrement votre frère.

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