La description du Prophète par Oum Ma’bad la nuit de l’Hijra

La nuit de l’Hijra, le Prophète aleyhi salatou wa salam, accompagné de Abou Bakr radiyoull-Lahu `anh et du serviteur de ce dernier ‘Amir Ibn Fuhayra, se sont dirigés vers la tente de Oum Ma’bad qui y était assise.

Quand le Prophète salla L-ALLAHU `aleyhi wa salam lui a demandé s’il pouvait lui acheter de chez elle de la viande ou du lait, elle n’a rien trouvé chez elle de cela et a dit :

« Par Dieu, si nous avions quelque chose, je vous l’aurais donné ».

Alors le Prophète Salla l-ALLAHU `aleyhi wa salam a regardé autour de lui et a vu dans un coin de sa tente une chèvre toute maigre.

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Le Prophète `aleyhi salatu wa salam dit alors à Oum Ma’bad:

– «Ne donne-t-elle point du lait?»

– «Elle est trop malade pour cela».

– «Me permets-tu de la traire?»

– «Si tu vois qu’elle peut te donner du lait, vas-y», répondit la femme.

Le Prophète Salla L-ALLAHU `aleyhi wa salam appela la chèvre qui s’approcha de lui.

Il essuya ses mamelles de sa main, cita le nom d’Allah et pria pour elle.

La chèvre écarta les pattes et donna une grande quantité de lait au point de remplir un seau entier.

Il donna ensuite à boire à Oum Ma’bad, puis à ses compagnons et fut le dernier à se désaltérer en disant:

«Celui qui donne à boire aux gens devra se désaltérer en dernier».

Puis il a trait une deuxième fois la chèvre et laissa à Oum Ma’bad en disant :

« Garde ceci pour Abou Ma’bad quand il reviendra ».

Peu de temps après, quand son mari revint, il s’étonna de trouver du lait et demanda :

« D’où vient ce lait Oum Ma’bad, car il n’y a rien qui donne du lait à la maison, et la chêvre est improductive. »

Elle dit alors : « Par Dieu, ce n’est que la visite d’un homme béni »

Il lui demanda : « Décris-le moi, Oum Ma’bad ».

C’est ainsi qu’elle dit :

« Il était incroyablement lumineux et de grande beauté.

Il avait un visage splendide.

Son ventre ne bombait pas, sa tête n’était pas petite, elle avait des traits fins et harmonieux.

Il avait des yeux attirants noirs vifs fin arqués par des sourcils continus.

Sa voix était cassée.

Le blanc de ses yeux était très blanc et le noir, très noir, donnant l’impression d’avoir du khol, ses sourcils s’affinaient, avec un petit duvet entre eux.

Il avait un joli cou mince.

Quand il se taisait, il impressionnait, et quand il parlait, il dominait et accroîssait l’émerveillement, son élocution était très agréable, claire et concise, jamais superflue, au point qu’on aurait dit que des perles sortaient de sa bouche.

De loin, il était le plus beau et le plus merveilleux des hommes, et de près, le meilleur.

Sa taille était moyenne, ni trop grande au point de forcer l’élévation du regard, ni trop petite au point d’exiger l’abaissement des yeux.

Il était telle une jolie ramure entre deux, mais la plus plaisante des trois à regarder ».

« Il était toujours entouré par ses Compagnons qui prenaient soin de lui.

A chaque fois qu’il prononçait quelque chose, les auditeurs l’écoutaient avec une attention passionnée et chaque fois qu’il donnait un ordre, ils rivalisaient d’ardeur pour l’exécuter.

Il était servi et entouré, mais jamais renfrogné ni critiqueur ».

Rapporté par al bayhaqi

[extrait de Zad Al-Ma’ad d’ibn al qayyim]

Ibn kathir cite qu’Abou Ma’bad dit alors :

« Par Allah, c’est ce qoraychite qui est recherché, et si tu le voyais, certes, je le suivrais et je ne manquerai pas de trouver un chemin vers lui. »

Puis, ils émigrèrent, sa femme et lui, à Médine et se convertirent.

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