PROPAGANDE ANTI-TURQUE DANS UN LIVRE SCOLAIRE !

PROPAGANDE ANTI-TURQUE DANS UN LIVRE SCOLAIRE !

L’activité 4 du chapitre 2  »Les expériences de la démocratie » du livre scolaire Histoire et Enseignement Moral et Civique de Terminale est intitulé « La Turquie, exemple de basculement vers un régime autoritaire ».

En France, on parle souvent d’éducation émancipatrice mais force est de constater que l’on se trouve ici en présence du contraire.

Alors que les livres d’histoire sont censés faire prendre aux élèves de la distance avec des événements passés afin de justement pouvoir les analyser objectivement, on se trouve ici plus proche de l’article du journal de propagande que du récit historique.

En effet, selon le livre scolaire, le président turc Erdogan aurait fait basculer le pays vers un  »régime autoritaire, voire, selon certaines analyses, dictatorial ».

Les documents proposés, consultables en ligne, mettent en avant une  »répression et une purge sans fin » et  »un pouvoir absolu » du président turc.

Le document 2 argue même que « la Turquie de demain ne se reconnaît plus en Erdogan » et que celui-ci s’en étant rendu compte manifesterait son  »inquiétude et sa volonté d’imposer sa poigne de plus en plus autoritaire ».

Une vidéo du Monde titrée  »Turquie : comment meurt une démocratie » est également proposée aux élèves, expliquant une supposée dérive du régime politique turc, allant du régime laïc aux années Erdogan.

Outre le caractère factuel entièrement mensonger de cette  »analyse », c’est tout un pays, tout un peuple, qui est stigmatisé.

En effet, le dernier professeur de droit constitutionnel serait à même de nous dire que le système présidentiel français accorde, et de loin, plus d’autorité et de prérogatives à son président que le système turc.

En adoptant la même grille d’analyse que ces documents, il aurait été aisé de présenter Emmanuel Macron comme le… roi d’une monarchie absolue.

Se permettre de dénoncer les condamnations par la justice de militaires putschistes qui ont tué des centaines de personnes comme un bafouement des libertés et des droits relève de l’imposture.

Un autre document détaille également les mesures prises durant l’Etat d’urgence en Turquie, entre 2016 et 2018. 

Déplorant  »la durée de la garde à vue portée à 30 jours »,  »la possibilité de démettre fonctionnaires, enseignants et magistrats » et  »la fermeture de 1 143 établissements privés d’enseignement, de fondations, d’associations », le livre scolaire semble presque oublier l’Etat d’urgence français.

Il s’agit d’une gageure quand on sait qu’en France, près de 20 000 familles musulmanes ont été perquisitionnées et violentées parce que musulmanes sans qu’aucune poursuite judiciaire n’ait eu lieu.

Entre novembre 2015 à novembre 2017, la France est entrée dans un régime d’exception qui a permis une extension de la garde à vue durant 120 heures, c’est à dire 5 jours.

752 individus ont été assignés à leur domicile, de nombreux lieux de culte et établissements privés d’enseignement ont été fermés, et des travailleurs issus de la communauté musulmane ont été licenciés.

Cette même population musulmane que l’Etat français accuse aujourd’hui de séparatisme et de communautarisme pour le seul fait qu’elle veuille vivre sa religion librement et qu’elle ait l’audace de dénoncer l’islamophobie systémique dont elle est victime.

La France, ses politiques, sa presse et ses manuels d’histoire nous avaient habitué à leur vision du monde ethnocentrée, islamophobe et néocoloniale.

Mais cette nouvelle façon d’apprendre l’histoire, commune à tous les manuels français, teintée de xénophobie, de mépris et d’islamophobie, nous rappelle plus l’endoctrinement subi par les enfants dans des Etats totalitaires qu’autre chose.

Mais pouvait-on mieux attendre des livres d’histoire dans un pays dans lequel médias et politiques appellent à dénoncer anonymement par téléphone leurs voisins musulmans ?

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