JÉRUSALEM : IYAD, PALESTINIEN AUTISTE, TUÉ PAR LA POLICE ISRAÉLIENNE !

JÉRUSALEM : IYAD, PALESTINIEN AUTISTE, TUÉ PAR LA POLICE ISRAÉLIENNE !

Elies L, un de nos lecteurs, a souhaité nous partager son texte sur cet événement tragique :

« Je veux juste vous parler d’une histoire loin d’être exceptionnelle en Palestine occupée.

Iyad Al-Khalak vivait à Wadi Joz, un quartier de Jérusalem Est. Si j’emploie le passé, c’est parce qu’Iyad n’est plus de ce monde.

Iyad nous a quitté sous les balles d’un M16 et sa mort entre dans une macabre statistique puisqu’il est le 21ème palestinien a avoir été « neutralisé » par Tsahal depuis janvier.

Iyad avait 32 ans et son handicap était l’autisme.

Après plusieurs semaines de confinement, supportant mal l’enfermement (rappelons que c’est presque un pléonasme de parler de confinement pour un palestinien), Iyad reprenait ses libertés en flânant dès l’aube dans la vieille ville, proche du dispensaire où il recevait habituellement ses soins.

C’est alors que le début de la fin commence.

Une patrouille de « sécurité » israélienne aperçoit Iyad avec, selon les mots du rapport, un objet « suspect » à la main, de la forme d’un pistolet.

S’engage alors alors un début d’interpellation, mais notre frère Iyad, dont l’âge mental est estimé à 8 ans en raison de son handicap, décide de fuir.

À peine a t’il le temps de se retrouver dans une impasse, avec pour seul abri des bennes à ordures, que son corps est déjà percé des balles du M16.

Lorsque la police s’approche, elle se rend rapidement compte que l’objet « suspect » dans la main ensanglantée et entrouverte d’Iyad à l’agonie n’est rien d’autre que son portable, dont il se servait pour rester en contact avec sa mère lors de ses sorties.

Le sang du palestinien sur le trottoir n’avait pas eu le temps de coaguler, son dernier râle n’avait pas eu le temps d’être exhalé que l’armée d’occupation avait déjà entamé des procédures pour justifier la récente et tristement banale exécution.

Perquisition chez la famille du défunt, maison fouillée et interrogatoires musclés composeront les premières heures du long deuil qu’entamaient à peine les parents d’Iyad.

Une fois l’intimité violée, puisque 20 policiers ont été mobilisés pour la perquisition, l’honneur bafoué, puisque les policiers ont insulté la soeur d’Iyad de  »pute » et le domicile retourné sans dessus-dessous, il faut se rendre à l’évidence.

La vie d’un innocent a été arrachée et aucun objet, aucune arme, aucune preuve d’appartenance a un réseau de résistance, ne viendront justifier l’irréparable.

En fin de journée, les auteurs du crime sont inculpés pour « homicide par négligence » et l’enquête (ou plutôt un simulacre d’enquête) est en cours.

Certains chefs d’opposition à la Knesset ont témoigné leur tristesse et leur chagrin sur ce meurtre d’un jeune homme souffrant d’autisme.

A l’heure où j’écris ce texte, Benjamin Netanyahu s’est quant à lui distingué par son silence. Pourtant, sur les réseaux sociaux, il semble bien que seul Trump soit plus actif que lui…

C’est évident qu’il faut faire un lien entre Iyad et George Floyd. J’aimerais que l’on manifeste pour George Floyd mais aussi pour Iyad.

Les deux ont pour point commun d’avoir été traités comme des étrangers sur leur propre terre. Les deux ont été abattus de sang froid par les dits  »représentants de l’ordre et de la sécurité ».

Enfin, aujourd’hui, sans justice, les deux ne peuvent reposer en paix. »

Elies L, lecteur d’Islam&Info

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