Birmanie : les extrêmistes bouddhistes brûlent une deuxième mosquée en une semaine

Une foule de bouddhistes radicaux a brûlé  une mosquée dans le nord de la Birmanie, la seconde attaque en une semaine.

Plusieurs centaines de villageois, brandissant des couteaux, des bâtons et d’autres armes ont attaqué et brûlé une mosquée vendredi. Les autorités locales et les forces de sécurité ont déclaré qu’ils avaient tenté en vain de disperser la foule mais que celle-ci était devenue hors-contrôle. Les autorités n’ont pour l’instant fait aucune arrestation.

Un groupe nationaliste bouddhiste a déclaré que la mosquée avait été construite sans autorisation de la part du gouvernement, mais Thein Aung, président de la mosquée affirme le contraire, indiquant que la structure a été construite il y a plus de 20 ans.

Le 23 juin, 200 bouddhistes ont attaqué une mosquée dans un village à majorité musulmane dans la région de Bago. 

Le gouvernement birman refuse d’accorder la citoyenneté du pays aux musulmans rohingya. Environ 1.1 million de personnes ont fuit les persécutions vers le Bangladesh voisin et environ 140,000 personnes vivent dans les camps de Rakhine.

Les organisations des droits de l’Homme, y compris l’organisation Human Rights Watch, ont critiqué Aung San Suu Kyi, lauréate du prix Nobel de la paix, et les dirigeants du pays.

« La discrimination et les menaces contre la minorité musulmane en Birmanie se sont intensifiées depuis la montée de l’ultra-nationalisme » déclare Human Rights Watch sur son site internet.

« La minorité musulmane Rohingya continue de faire face à des cas d’apatrides et à des persécutions systématiques. »

L’ONU accuse aussi le gouvernement birman de complaisance avec les radicaux bouddhistes qui s’en prennent à la minorité musulmane du pays.

« Il est vital pour le gouvernement d’agir rapidement, y compris pour mener des enquêtes approfondies ». […]  Je suis préoccupé par les informations selon lesquelles le gouvernement ne pourrait pas poursuivre les instigateurs d’actions violentes en raison de craintes d’alimenter plus de tensions et de provoquer plus de conflit. C’est précisément le mauvais signal à envoyer.

Le gouvernement doit punir les instigateurs  qui s’en prennent à la minorité ethnique ou religieuse. Les auteurs de ces faits (attaque récente contre une autre mosquée) doivent être traités en conformité avec la loi sans distinction de race, d’origine ethnique ou de religion. »

 

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