Pour la Ligue des Droits de l’Homme, « Manuel Valls piétine la laïcité » et méprise les musulmans

La résistance s’organise contre la nouvelle stratégie politique de François Hollande et Manuel Valls. Pour la Ligue des Droits de l’Homme, les propos de Manuel Valls sont méprisants à l’égard de la communauté musulmane et contraires à la laïcité.

Dans un communiqué fort, la Ligue des Droits de l’Homme s’en est violemment prise au Premier Ministre Manuel Valls après son interview dans le journal Libération. Dans cet entretien accordé à un ex-journal de gauche, le chef du gouvernement n’a pas hésité à remettre en doute la citoyenneté de près de 10 millions de musulmans en France qui pratiquent leur islam en toute quiétude.

« Aujourd’hui, la laïcité  est confrontée à la montée de l’islam radical mais aussi à la place de l’islam dans nos sociétés. Je crois en mon pays, à son message et à ses valeurs universelles.

J’aimerais que nous soyons capables de faire la démonstration que l’islam, grande religion dans le monde et deuxième religion de France, est fondamentalement compatible avec la République, la démocratie, nos valeurs, l’égalité entre les hommes et les femmes ».

Après l’UNEF, syndicat des étudiants de France, qui a accusé Manuel Valls d’alimenter les fantasmes islamophobes, c’est au tour de la LDH de condamner ses propos qui « piétine(nt) la loi de 1905 et la laïcité » tout en y ajoutant « le mépris ».

En s’en prenant constamment à la liberté de culte de la communauté musulmane tout en prétextant défendre la laïcité, les politiques de la peur son en train de créer un nouvel axe de résistance qui dépasse tous les clivages. Le changement est en marche et les musulmans français doivent y participer pour une société plus apaisée et solidaire.

Communiqué LDH

Cet homme est dangereux, aussi dangereux que le fût Nicolas Sarkozy lorsqu’il s’évertuait à diviser les Français en catégories. Voici que le Premier ministre, dans une interview donnée au journal Libération, mercredi 13 avril, fait peser sur nos concitoyens de confession musulmane la suspicion de vivre dans une foi dont il resterait à démontrer qu’elle est « fondamentalement compatible avec la République ». Des hommes et des femmes qu’il faut aussi protéger d’eux-mêmes comme des enfants, car incapables de discerner le Bien du Mal.

Non seulement Manuel Valls piétine la loi de 1905 et la laïcité, mais il y ajoute le mépris que ne manqueront pas de ressentir ces hommes et ces femmes à qui il prétend dicter leur manière de prier, de s’habiller et même de penser. Ce n’est pas ainsi que l’égalité des droits sera rétablie, ce n’est pas ainsi que l’on fera renaître la confiance dans les principes de la République, et encore moins que l’on combattra le racisme.

Paris, le 14 avril 2016.

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