Dounia Bouzar est anthropologue sur les faits religieux et membre de l’Observatoire de la laïcité. Elle a écrit de nombreux ouvrages dont son dernier « chef d’oeuvre » « Désamorcer l’islam radical – Ces dérives sectaires qui défigurent l’islam » expliquant comment les « intégristes islamistes » mettent en péril la cohésion sociale et font souffrir les musulmans « modérés ». Elle s’est démarquée récemment par son flop de vouloir remplacer deux fêtes chrétiennes par Youm Kippour et l’Aïd.
L’islam radical, c’est les chaussettes remontées et la barbe jusqu’au nombril
Pour commencer, lors des différentes interviews qu’elle a accordées à la presse et à la télévision sur son nouveau livre, elle donne une définition de l’islam radical bien bancale.
« Les chaussettes remontées, les barbes jusqu’au nombril et les bosses sur le front, ce sont des signes de reconnaissance pour se démarquer des impurs. »
Un style vestimentaire qui se démarque de la masse, une coiffure qui ne lui revient pas, c’est un peu léger pour crier au loup… Mais surtout pour stigmatiser des individus voulant uniquement vivre leur foi dans la tranquillité. Son analyse, à travers ses entretiens médiatiques, repose essentiellement sur des apparences et des clichés savamment préparés.
Chaque religion a ses codes, ses manières, ses rites. Il semble bien cavalier de prendre ces hexis comportementaux avec autant de mépris. Mais bien sûr, pour elle, ce n’est pas l’islam… Toutefois, pourquoi son point de vue et celui de Tareq Oubrou puisque c’est sa référence religieuse, prévaudraient sur ces musulmans en quête d’une spiritualité appuyée ? Qui est-elle pour définir ce que doit être l’islam ? Comme le dit Aymeric Caron dans l’émission « On n’est pas couché », elle n’est pas une exégète.
L’islam radical et les femmes, ces êtres démoniaques
Un point récurrent de ses interventions est le refus de certains hommes musulmans de serrer la main des femmes au travail.
« Cela pose un grave problème lorsqu’ils arrivent à convaincre les non-musulmans qu’il s’agit d’une simple application de leur islam et d’un retour à la tradition, réduisant la femme à un objet diabolique qu’il faudrait neutraliser. Cette déshumanisation de la femme n’existe pas dans l’histoire de l’islam. Il y avait séparation des rôles et des fonctions dans la tradition mais cela n’entraînait pas de mépris de la femme. Cette représentation des femmes est très récente. Elle est apparue il y a une dizaine d’années. »
Le refus de serrer la main d’une femme induit obligatoirement selon cette « spécialiste » un dédain de la gente féminine. Cette dernière serait sale, méprisable. Elle serait même déshumanisée puisqu’elle s’apparenterait à un « objet diabolique ». Elle sentimentalise le débat, passant d’un fait à la recherche d’émotion chez ses lecteurs. L’enchainement de son explication ne tient sur rien de concret. Le refus de rentrer en contact physique avec une femme est une marque de déférence, les femmes en font de même vis-à-vis des hommes, personne ne s’époumone pour dénoncer un comportement sexiste ne percevant l’homme que comme une créature impure qu’il faut exterminer…
Rejet d’une frange de la population française
Elle dresse, seule, une barrière entre ces musulmans qu’elle nomme « radicaux » et les non musulmans, les juifs, les chrétiens voire même les musulmans moins investis religieusement. Or, cette dichotomie n’est que le fruit de son imagination, une pure invention d’un esprit voulant à tout prix mettre au ban de la société une frange de la population française, comme si la loi interdisant le niqab n’avait pas suffi. De toute façon, à ses yeux, le niqab étant anté islamique ne fait pas partie de l’islam. Elle va même plus loin en soutenant que la France fait preuve de laxisme à l’égard des radicaux…
Bien au contraire, la France garantit la liberté de chacun de pouvoir exprimer sa religion tel qu’on le souhaite. Pourquoi tant d’intolérance ? Dounia Bouzar n’a pas à juger un aspect physique. Elle dit vouloir exterminer ce radicalisme pour la cohésion sociale mais c’est elle même qui casse les liens déjà bien fragilisés par ces derniers temps.
Les jeunes musulmans radicaux en besoin d’aide psychosociale
Evidemment, que serait un livre sur l’islam « radical » sans l’éternelle rengaine de jeunes déboussolés et fragiles désirant insatiablement une supériorité par rapport aux autres musulmans ? Lors de son entretien pour La Croix, elle s’illustre en beauté en lançant :
« Nous devons priver les radicaux de leur justification religieuse en les considérant pour ce qu’ils sont : des endoctrinés ayant besoin d’aide psychosociale pour les uns, des meurtriers sanguinaires pour les autres. »
Petit échos de Maryam Borghée sur la question du niqab en France. Ce radicalisme interviendrait après un événement traumatisant dans la vie de ces jeunes qui ne sauraient le surmonter qu’en se réfugiant dans un islam en coupure du monde qu’ils ont toujours connu.
Le voile, oui, le niqab, certainement pas…
Par contre, Dounia Bouzar est contre les déclarations politiques allant contre le port du voile des mamans lors des sorties scolaires car il s’agit là d’un droit défini par la République française.
Heureusement que Madame Dounia Bouzar est là pour nous dire ce que nous, pauvres musulmans français, avons le droit de faire ou pas… D’ailleurs au passage, le voile est anté islamique, tout comme le niqab alors pourquoi l’un serait musulman et l’autre pas ?… De nouveau, nous nous posons la question qui est-elle pour définir comment pratiquer notre religion ?
Oum Leyna