Maroc – Mobilisation pour un couple âgé démuni, livré à lui-même

Une journaliste sur Marrakach a découvert un couple de personnes âgées vivant dans des conditions scandaleuses nous apprend le site le360.ma. Choquée, elle a lancé une alerte sur les réseaux sociaux appelant à la solidarité les marrackchis et autres volontaires. 

En entendant parler des conditions de vie du vieux couple, la jeune journaliste, Chahida Al Khawaja, a décidé de les rencontrer et sa stupéfaction fut de taille. 

L’homme âgé de 92 ans est aveugle et il ne peut pas se tenir sur ses jambes.

La femme, 80 ans, quant à elle est sourde et demeure la seule personne à prendre soin de son conjoint et ce en dépit de son propre état de santé déjà très fragile. 

Le couple, Mi Fatouma et Ba Mahjoub sont seuls. Sans famille pour s’occuper d’eux, ils sont livrés à eux-mêmes. 

Le pire n’est pas encore dit. 

Les conditions de vie sont plus que déplorables. Leila Medari, Docteur en physique, a alerté les réseaux sociaux par le biais d’un réseau de solidarité :

« Cet adorable couple vit dans un trou d’1m50 sur 1m50. L’odeur, dès l’entrée, est nauséabonde. Il n’y a pas de toilettes. Les ordures sont partout, mêles à des ustensiles sales et à des vêtements en vrac. Le comble : les odeurs du mouton que leur a offert une orpheline pour l’Aïd et qui est resté suspendu là. L’homme est trop maigre, sale mais, malgré son âge et ses conditions de vie, a toute sa tête. Sa femme arbore un sourire pas possible et nous accueille avec une gentillesse extraordinaire ».

 

 Le couple ne souhaite pas aller en maison de retraite bien qu’il y ait pensé car les deux époux ne désirent pas être séparés.

Le vieil homme s’exclame à cette solution « Si c’est avec Mahjouba, oui. Qu’on s’occupe de nous sans nous séparer ».

Cependant, au Maroc, hommes et femmes sont dans des pavillons séparés et le couple ne peut se résoudre à cette idée.

L’habitation insalubre laisse les deux personnes âgées « moisi[r] dans le noir, sans fenêtre, sans soleil, sans eau, sans rien… ».

L’appel à solidarité fait état d’un manque cruel dans tous les besoins les plus primaires. Il insiste sur des draps, des couvertures, la réparation du taudis, des couches, des vêtements, des soins de base, un nettoyage de l’habitat de fortune. 

L’histoire de ce couple n’est pas anodine dans nos sociétés où les personnes âgées passent désormais au second plan. Il est maintenant monnaie courante d’envoyer ses parents, sa tante, son oncle, ses voisins… dans des maisons de retraite où la qualité des soins n’est pas garantie. Chacun se dédouane de ses responsabilités.

Où est la solidarité ? La reconnaissance due aux anciens ? 

Bravo aux volontaires qui se sont mobilisés pour venir en aide à ce couple démuni. Des biens de première nécessité ont été apportés, l’habitat a été nettoyé et est en train d’être rénové. De régulières visites sont désormais organisées. 

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