Tunisie : le parti laïc Nidaa Tounes s’engage à changer les lois traditionnelles islamiques sur l’héritage

Le président tunisien Beji Caid Essebsi a  déclaré qu’il soumettrait un projet de loi visant à changer les lois traditionnelles islamiques sur l’héritage, conformément à une proposition présentée par un comité soutenu par le gouvernement.

Dans une allocution télévisée qui a marqué lundi la journée des femmes en Tunisie, Essebsi, âgée de 91 ans, a qualifié la mesure relative à l’égalité des héritages comme étant attendue depuis longtemps.

« Je propose que l’égalité en matière d’héritage soit entérinée en modifiant le code du statut personnel », a-t-il déclaré, faisant référence à une série de lois initiées après l’indépendance au milieu des années 1950 qui ont modifié les lois traditionnelles islamiques.

Les milieux musulmans tunisiens ont remis en cause cette nouvelle proposition de loi du parti laïc. Pour l’opposition, il s’agit d’une nouvelle mesure électoraliste visant à séduire une frange de la population tunisienne tout en niant l’héritage islamique du pays.

Samedi, des milliers de manifestants se sont rassemblés devant le parlement dans la capitale, Tunis, pour dénoncer les propositions du comité, qui, selon elles, s’appliqueraient, si elles étaient adoptées, à une législation anti-musulmane.

La manifestation était organisée par la Coordination nationale pour la défense du Coran, la Constitution et le développement équitable, dont le directeur, Noureddine Khadmi, était un ancien ministre des affaires religieuses.

Les manifestants portaient des affiches disant que ces nouvelles mesures constituaient un affront à la parole de Dieu et les décrivaient comme une menace pour l’identité islamique du pays. 

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