NKM dénonce l’instrumentalisation des musulmans par les partis politiques

Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM), ancien cadre du parti les Républicains, fait son retour en annonçant sa candidature aux primaires du parti. L’ex-candidate à la Mairie de Paris semble avoir fait le choix de la modération face au climat politique actuel.

Contrairement à la majeure partie des cadres du parti Les Républicains, l’ex-ministre a fait le pari de lancer une campagne politique sans surfer sur les peurs. Dans son livre, Nous avons changé de monde (Albin Michel), NKM évoque l’intégration, les mosquées ou encore le halal sans verser dans les thèses identitaires qui font le lit de l’extrême droite.

Au sujet de l’intégration, la candidate aux primaires à droite appelle à la modération et au respect de l’héritage culturel et religieux des nouveaux français. Pour elle, l’assimilation ne doit pas être un « déracinement » tout en rappelant qu’il existe un modèle de la méritocratie qui fonctionne toujours dans les quartiers.

« L’assimilation n’est pas l’oubli, le déracinement, écrit-elle. Il est le choix conscient de rejoindre une communauté nationale qui primera toute autre communauté. Primer n’est pas effacer. (…) L’assimilation, c’est être français d’abord. »

Le sujet le plus intéressant abordé par NKM est la montée de l’islamophobie et des discours d’exclusion contre la minorité musulmane française. Elle revient notamment sur les guerres de religion qui avaient divisé la France et le massacre des protestants lors de la Saint-Barthélémy.

« J’ai trouvé ridicule la pétition signée par de nombreux politiques de droite », au sujet de la transformation des églises en mosquées. « Ridicule et malsaine : on soufflait sur des braises, à laisser penser qu’il y avait un projet, puisqu’il fallait le combattre. Et que la Saint-Barthélémy des catholiques par les musulmans était pour demain. »

Autre sujet abordé par la candidate Les Républicains, l’instrumentalisation des électeurs musulmans par les partis politiques français. La gauche souhaite préserver son électorat traditionnel et la droite surfe sur l’anti-Islam pour récupérer le votes du FN. Deux stratégies politiques qui mettent les citoyens musulmans dans une situation délicate.

« Si on devait caricaturer, conclut-elle après cette histoire, j’écrirais que la gauche cherche à récupérer le vote musulman qui lui est déjà largement acquis, et la droite, par dépit parfois, par cynisme de temps en temps, et le plus souvent par maladresse, y renonce et cherche son bénéfice ailleurs, par exemple dans la mobilisation de l’électorat sensible à ces questions, mais en sens inverse : tant qu’à perdre d’un côté, autant gagner de l’autre… »

Sur « l’Islam de France » tant vanter par les gouvernements de droite comme de gauche, NKM fustige ces ministres de l’Intérieur qui vont négocier la pratique de l’islam au Maroc ou en Algérie.

Autant dire que Nathalie Kosciusko-Morizet a décidé de taper fort et de remettre de l’ordre dans le débat politique et idéologique actuel. En pointant du doigt les discours populistes et islamophobes, NKM pourrait profiter du rejet du gouvernement Valls pour séduire un électorat musulman dégouté par 5 ans de François Hollande.  Son principal adversaire risque d’être Alain Juppé qui est déjà présenté comme le candidat ultra-favori qui réuni les français. Des alliances avant les primaires ne sont pas à exclure…

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