Pour la députée Isabelle Attard, l’état d’urgence « ne sert à rien » pire il est « anti-musulmans »

La députée du Calvados Isabelle Attard était l’un des rares parlementaires à s’être opposée dès le début à la première prolongation de l’état d’urgence votée quelques jours après les attentats à Paris. Interrogée par Russia Today, elle se déclare toujours opposée et accuse l’état de dérives sécuritaires graves.

Dans une charge sans précédente contre l’état d’urgence, Isabelle Attard déclare qu’ « aujourd’hui, tout le monde est d’accord pour dire cette mesure ne sert à rien ». Expliquant que l’effet de surprise post-attentat ne pouvait pas fonctionner pendant des semaines et que les mesures d’exception ont plus servi à restreindre les libertés de certains militants et à permettre impunément le délit de faciès.

« Par contre cela a servi pour assigner à résidence et faire des perquisitions chez les militants écologistes qui étaient contre la COP21. Puis il y a eu des arrestations et des perquisitions chez les personnes d’origine maghrébine sur simple délit de faciès. Je dénonçais déjà ces violences et ces dérives avant le 19 novembre et je les dénonce encore plus aujourd’hui ».

Prochainement sera proposée au parlement une nouvelle prolongation de l’état d’urgence pour 3 mois par François Hollande. Manuel Valls avait indiqué lors d’un interview par un média étranger que l’état d’urgence pourrait être maintenu jusqu’à la destruction de l’organisation jihadiste « Etat Islamique ».

« J’espère cette fois que nous serons largement plus nombreux que les 6 députés qui ont voté contre la prolongation de l’état d’urgence en novembre dernier », continue Isabelle Attard.

Sur son compte twitter officiel, la député n’hésite pas à déclarer dans un tweet publié après l’interview pour RT, que l’état d’urgence « sert à autre chose que lutte anti-terroriste : anti-écologie, anti – musulmans, anti-biens communs ».

La fronde contre la possibilité d’une nouvelle prolongation de l’état d’urgence s’organise. De nombreuses ONG luttant pour les Droits de l’Homme ainsi que l’ONU ont déjà dénoncé les mesures excessives de l’état français dans sa « lutte contre le terrorisme ».

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