Le milieu franco-algérien, Sofiane Feghouli, n’a pas hésité à incité les joueurs binationaux à rejoindre l’équipe nationale algérienne lors d’un entretien à la Gazette du Fennec. Les raisons qu’avance le joueur de Valence sont politiques et historiques.
Alors que le débat sur la déchéance de la nationalité aux binationaux continue d’alimenter les débats en France, Sofiane Feghouli a décidé d’y mettre indirectement sa pierre à l’édifice. Le milieu de terrain a appelé les jeunes joueurs franco-algériens à choisir d’évoluer dans l’équipe nationale algérienne. Il invoque des questions historiques sous-entendant notamment la question coloniale mais aussi le rejet que vit une partie de la population en France.
« Il ne faut pas oublier l’histoire entre la France et l’Algérie. Moi, avec le temps, j’ai appris mon histoire. Voilà, il y a des choses qui se sont passées… en plus, nous, les Franco-Algériens, on a une place dans la société où c’est difficile… bref… pour plein de choses, moi, pour les nouveaux jeunes qui vont arriver, je leur dis n’hésitez pas, allez pour le pays de vos parents, parce que vos grands-parents ont souffert pour être acceptés ».
« Pour moi, il n’y a pas à discuter. Juste parce qu’il y a eu des trucs très graves qui se sont passés, dans l’histoire, mais eux (les jeunes Franco-Algériens, ndlr) ne sont pas conscients parce qu’ils sont jeunes. […] Dans cette société française, on n’est pas acceptés. Faut pas se mentir, c’est difficile pour nous, nos parents, ce sont des Algériens », renchérit le joueur algérien.
Une décision qui au-delà de la question sportive doit questionner le Ministère des Sports ou encore le gouvernement sur le ressenti des binationaux devant la multiplication des débats autour de la double-nationalité mais aussi le rejet que ressent une bonne partie d’entre-eux.
Noël le Graët, président de la Fédération France de Football, avait récemment déclaré « n’avoir jamais vu un tel traitement (médiatique) » contre Karim Benzema. Une situation qui l’avait interrogé sur le racisme en France et la pression subit par les joueurs binationaux.
“Cette affaire est navrante, elle nous gêne mais il y a de l’affection. Parce que j’aime bien Benzema, on a l’impression que je deviens quelqu’un de malhonnête. Il faut dire quoi? À mort l’Arabe? Qu’est-ce que c’est que tous ces gens qui m’écrivent pour me dire ‘Benzema dehors’ ? Certainement pas. Je gère cette affaire comme je l’entends.”
Décidément, 2016 s’annonce comme une année extrêmement compliquée pour des millions de français musulmans renvoyés à leurs origines ou à leur religion.