La présence d’un converti à l’Islam près d’une école provoque la peur chez les parents d’élèves

Depuis quelques jours, les habitants du petit village de Fontaine (90) sont dans l’inquiétude après une perquisition dans un appartement jouxtant une école primaire. La cible de toutes les peurs est un jeune converti à l’Islam âgé de 20 ans qui a dû déménager pour mettre fin à la polémique.

Lundi, un parent d’élève annonce à d’autres parents qu’une perquisition a eu lieu le 4 décembre dans un appartement qui jouxte l’école et qui est habité par un jeune converti à l’Islam. Rapidement, la polémique enfle et le lendemain, sept enfants sont absents parmi les 90 que compte l’école. Certains parents d’élèves menancent la direction de l’école et indiquent que si une solution n’est pas trouvée, les enfants seront changés d’établissement à la rentrée de janvier.

Jeudi matin, les parents décident de manifester devant l’école. Les discours sont alarmistes, certains craignent même une fusillade.

« cette proximité avec l’école n’est pas rassurante. Imaginez que ce monsieur soit agacé par le bruit dans la cour et qu’il ouvre le feu sur des enfants ! Les clients des terrasses, à Paris, n’avaient pas prévu ce qui leur arriverait le 13 novembre ! »

Les parents d’élèves élus essaient d’expliquer aux parents qu’il ne faut pas faire d’amalgames et qu’une simple perquisition administrative ne fait pas du jeune musulman un terroriste en puissance. Malgré le travail pédagogique, l’inquiétude est palpable.

La cible de toute cette agitation est un jeune converti musulman âgé de 20 ans. Il s’est converti à l’Islam il y a deux ans et vit paisiblement chez sa mère. Personne ne l’a remarqué. Il met son qamis le vendredi, lorsqu’il se rend à la mosquée dans la ville de Belfort.

« Se lever avec deux automatiques à 30 cm de la tête et une mitraillette, chez ma mère qui est chrétienne, ça terrorise. Depuis, j’ai du mal à dormir. Je suis tombé de haut.  Je ne vois pas ce que j’ai fait de mal », assure le jeune homme. « Jamais l’islam ne dit d’aller tuer des gosses ».

Devant les regards hostiles, le jeune homme a décidé de déménager et d’aller « passer quelques jours chez mon père. Alors que j’ai tout à Fontaine ». Une situation dramatique qui révèle les conséquences de perquisitions hasardeuses basées sur de simples soupçons, une dénonciation calomnieuse ou encore une fiche des renseignements.

Des milliers de musulmans se retrouvent dans le même cas que ce jeune homme. Les regards méfiants voire accusateurs poussent les victimes de cet état d’urgence à envisager de déménager lorsqu’ils en ont les moyens voire quitter le pays. Une situation inadmissible qui a poussé une cinquante d’acteurs musulmans à se rassembler pour créer la « coordination des musulmans unis pour la dignité ». Une démarche fédératrice qui exige l’arrêt de l’état d’urgence et ses dérives.

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