Srebrenica : le premier ministre serbe pris à partie et malmené

Entre le refus de l’ONU de la reconnaissance du terme « génocide » pour qualifier le massacre des musulmans de Srebrenica et ce pour le plus grand plaisir de la Serbie et la prise à partie du premier ministre serbe par la foule venue commémorer ces exactions commises il y a 20 ans, le processus de réconciliation semble peiner et prendre un chemin épineux. 

50 000 personnes étaient présentes pour commémorer le massacre de Srebrenica de 1995. Le premier ministre serbe, Aleksandar Vucic, s’est également présenté à l’événement mais a été pris violemment à partie par un groupe qui lui a jeté des pierres notamment à la tête l’obligeant à prendre la fuite. 

Les autorités serbes ont sévèrement critiqué cette attaque. Le ministre de l’Intérieur évoque même une tentative d’assassinat. Le premier ministre insisterait lui sur la réconciliation. 

En Bosnie, le maire de Srebrenica, la présidence et le parti musulman au pouvoir, le SDA, ont dénoncé cette attaque et s’en sont excusés. 

Radovan Karadzic et Ratko Mladic, les deux acteurs principaux du massacre de Srebrenica sont actuellement jugés au tribunal pénal international de la Haye. 

Ivan Vejvoda, le vice-président du think tank German Marshall Fund, rapporte : 

« Le président serbe, Boris Tadic, s’est rendu deux fois à Srebrenica où il a présenté ses excuses pour ces crimes au nom de l’Etat serbe. L’Assemblée serbe a voté il y a cinq ans une résolution condamnant ce qui s’est passé à Srebrenica, rappelle Ivan Vejvoda. Mais c’est surtout un travail qui doit se promouvoir à travers l’école, dans les leçons d’histoire. Le génocide à Srebrenica est évidemment le crime le plus grand. Il n’est pas le seul. De tous les côtés, il y a eu des victimes. La reconnaissance et les excuses mutuelles sont un processus qu’on verra donc se poursuivre. »

Le processus de réconciliation semble ardu dans la mesure où même l’ONU ne reconnait pas le massacre comme un « génocide ». 

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