Israël, après avoir disculpé Tsahal et rendant légitimes toutes les exactions commises sur la population gazaouie durant l’opération « Bordure protectrice » de l’été 2014, va plus loin en discréditant et humiliant la presse internationale qui avait rapporté les détails du conflit la jugeant trop dure avec les israéliens. 

C’est directement sur la page d’accueil du site du ministère des Affaires étrangères que l’on peut découvrir une vidéo de 50 secondes mettant en scène un journaliste anglophone expliquant que la population de Gaza souhaite « vivre des vies tranquilles » tandis qu’un homme brandi une roquette derrière le journaliste. 

L’organisation représentative de la presse étrangère en Israël (FPA) s’est insurgée contre ce film qui tente de faire croire que les palestiniens sont des terroristes et que ce seraient eux les criminels. Elle se dit « surprise » et « alarmée ». Dans un communiqué, elle rappelle : 

«Il est déconcertant de voir que le ministère passe son temps à produire une vidéo de 50 secondes dont le but est de ridiculiser des journalistes couvrant un conflit dans lequel 2.100 Palestiniens et 72 Israéliens ont été tués».

Cette vidéo profondément sarcastique à l’encontre du peuple palestinien qui souffre toujours se veut dans la digne ligne exigée par le gouvernement pour soutenir l’armée israélienne et ses odieux agissements de l’été dernier. 

Cette caricature sonne douloureusement pour les journalistes sur place car 17 de leurs collègues sont morts en couvrant le conflit. 

«Le corps diplomatique israélien veut qu’on le prenne au sérieux dans le monde. Mettre en ligne des vidéos trompeuses et mal conçues sur YouTube est inapproprié, vain et fragilise le ministère, qui dit respecter la presse étrangère et sa liberté de travailler à Gaza», déclare l’Associated Press.

Israël tente de terroriser la presse. Elle sait notamment qu’un rapport de l’ONU au sujet de l’opération « Bordure protectrice » est en préparation ce qui la place dans une situation fort délicate. Ainsi, cette mise en scène illustrant un comique noir et décalé s’apparente à une volonté de pression de la part du gouvernement.