A Joué-lès-Tours « l’homme n’a pas crié Allahou Akbar » et à Dijon, pas un « acte terroriste »

La psychose touche la France après deux attaques contre des policiers ou des civils. Pour les médias, ce genre d’information est de suite un moyen d’engranger de l’audimat très facilement. La peur de l’Islam faisant le buzz, les fils de direct prennent le pas sur l’information habituelle, les « islamologues » tartuffes souhaitant vendre des livres, viennent réciter leur leçon sur les groupes jihadistes sans même prendre le temps d’attendre les conclusions de l’enquête.

Les titres des médias alarmistes n’ont pas loupé le coche. Sur les réseaux sociaux,  les mots clés « jellaba » « Allah akbar » « Palestine » « jihad » ont suffi à enflammer le net. Les articles en pagaille même pour ne rien dire se sont multipliés.

La monté de l’islamophobie, les agressions à répétition et les mises en garde du Ministre de l’Intérieur n’ont pas suffi à faire reculer les médias qui continuent de surfer sur la peur de l’Islam.

A Joué-lès-Tours, les témoins sont clairs : « l’homme n’a jamais crié Allahou Akbar » contrairement à ce que rapporte la presse depuis deux jours. Les services de renseignement ont aussi déclaré que l’homme en question n’était pas fiché comme potentiel terroriste. Ses motivations ne sont pas encore connues et les enquêteurs sont les seuls à avoir les informations nécessaires. Cela n’empêche pas les médias de stigmatiser toute une communauté qui au passage en a plus qu’assez de passer comme élément exogène dangereux…

Même Bernard Cazeneuve a rappelé à Dijon que l’homme souffrait de troubles psychiatriques, qu’il n’avait pas de lien avec le « radicalisme » mais cela n’a pas arrêté les chaînes de télévision spécialisées dans leur déchainement.

« Aujourd’hui, ces motivations ne sont pas établies : j’appelle donc chacun à la prudence et à la responsabilité dans le commentaire, et j’appelle chacun à ne pas tirer de conclusions hâtives alors même que l’enquête ne fait que commencer » […]

« En toute hypothèse, la prudence et la retenue restent de mise. Faire peur, chacun l’aura compris, c’est l’objectif des terroristes. L’emballement et la fébrilité seraient pour eux une première victoire », a déclaré le Ministre de l’Intérieur dans un communiqué.

D’après les informations de dernières minutes, il s’avère que l’homme qui a renversé plusieurs passants à Dijon n’avait aucune motivation « religieuse » ou « politique ». Pour le procureur, « il ne s’agit absolument pas d’un acte terroriste ». Un communiqué qui évidemment n’ira pas dans le sens des médias mainstream.

La cristallisation de la société autour d’actes isolés sont une spécialité de l’extrême-droite sur Internet. Cependant, depuis l’émergence de la TNT et des chaînes d’information, la seule apparition d’un musulman ou du mot Islam peut suffire à faire d’un fait divers malheureux une affaire d’Etat. Les médias premiers créateurs de la haine en France ?

 

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