Irak : Ces « jihadistes » Kurdes européens qui affluent pour combattre l’Etat Islamique

Une coalition internationale de plus de 40 pays a décidé de combattre l’organisation « Etat Islamique » (E.I) présentée comme l’ennemi numéro 1 et le nouvel eldorado du « Jihadisme international ». En quelques mois, un autre phénomène s’est développé en Irak, celui du retour de kurdes occidentaux pour combattre l’EI.

Depuis le début du conflit entre la rébellion sunnite menée par l’Etat Islamique en Irak et les milices peshmergas du Kurdistan, des centaines d’européens ont répondu à l’appel du président Massoud Barzani qui demandait aux kurdes du monde entier de « revenir défendre la terre de leurs ancêtres ».

Lockman Hassan, 50 ans, fait partie de ces volontaires revenus d’Europe pour combattre l’Etat Islamique. Il est comme tous les autres peshmergas à la différence qu’il parle allemand couramment et vit à Munich. Hassan a laissé derrière lui sa femme et ses cinq enfants afin de combattre pour le Kurdistan.

« Chaque jour on entendait que l’organisation terroriste appelée l’État islamique attaquait nos frères et sœurs et essayait d’occuper notre terre. Donc on devait revenir et la défendre même au prix de notre vie. Beaucoup sont revenus, non seulement de ma ville mais aussi de Cologne par exemple, et deux d’entre nous ont été tués à Jalawla [au nord-est de Bagdad, NDLR] », explique-t-il.

D’après un autre combattant venu lui aussi d’Allemagne, des dizaines d’autres kurdes sont prêts à rejoindre les rangs des peshmergas pour combattre l’Etat Islamique dorénavant en dehors des frontières « imaginaires » du Kurdistan.

« On reçoit quotidiennement des appels de jeunes Kurdes restés en Allemagne qui nous demandent comment revenir et prendre part au combat, indique Hussein Mohammad. Ils sont prêts et très enthousiastes à l’idée de défendre le Kurdistan » déclare Hussein Mohammed.

L’Irak post-Saddam Hussein s’est transformée en un véritable chaos où la minorité chiite n’a jamais réussi à s’imposer face aux autres minorités malgré le soutien militaire et financier des Etats-Unis. Ce nouveau type de jihadistes ne semble pas alerter les autorités européennes qui pour l’instant ferment les yeux sur ces nouveaux alliés du moment. Il y a quelques mois, les rebelles syriens étaient subventionnés par l’Occcident, aujourd’hui ils sont bombardés… 

De son côté, le Kurdistan autonome est sujet de toutes les convoitises par son sol riche en matières premières. De nombreuses ambassades étrangères se sont déjà installées à Erbil, capitale du Kurdistan, afin de négocier directement avec les autorités kurdes les partenariats énergétiques. 

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