Le Japon s’adapte aux besoins des touristes et étudiants musulmans

Afin d’attirer les touristes musulmans, notamment ceux d’Indonésie et de Malaisie et de freiner la dépendance vis-à-vis du tourisme chinois, le Japon se lance dans le « Muslim friendly ».
Bien que les raisons à cette nouvelle orientation soient purement économiques et stratégiques, il n’en ressort pas moins que la situation tourne à l’avantage des quelques musulmans vivant au Japon, soit moins de 100 000 personnes sur 126 millions, aux étudiants et aux touristes de religion musulmane.
Le pays a atteint le nombre record de touristes en 2013 avec 10 millions de voyageurs mais il ne souhaite pas s’arrêter là et espère culminer à 20 millions sachant qu’il accueillera les Jeux Olympiques en 2020.
De ce fait, restaurants, aéroports et hôtels se mettent à cuisiner et recevoir « halal ». Des salles de prière florissent et des tapis de prière sont même offerts par certains établissements. La direction de la Mecque est annotée dans les chambres d’hôtels. Des séminaires sont mis en place ayant pour mot d’ordre la découverte du halal. Par exemple, la Chambre de commerce d’Osaka a partagé 5 000 fascicules essentiellement sur les interdits alimentaires.
Les universités ne sont pas en reste puisque 19 d’entre elles fournissent des plats halal dans les cafétérias dans l’optique d’attirer des étudiants musulmans.Enfin, les banques se mettent à la finance islamique à l’instar de la Bank of Tokyo Mitsubishi UFJ qui émet des bons « sukuk » dont les critères seraient conformes à la législation islamique.

Un professeur en théologie affirme :

« Par rapport à mon arrivée au Japon en 1982, il y a nettement plus de mosquées, de salles de prières, et d’endroits où manger halal ».

Depuis 2013, il n’y a d’ailleurs plus besoin de visa d’entrée pour la Malaisie et la Thaïlande.

Le Sud-est asiatique est aussi attrayant sur le plan économique que politique car Tokyo recherche des alliés face à l’imposante puissance chinoise dans la région.

Le Japon n’en reste pas à une simple volonté d’attraction, il envisage même d’exporter halal. L’Association Japan Halal créée en 2010 est l’un des deux organismes aptes à donner des certificats de conformité halal. De plus en plus d’attestations sont délivrées comme le principal producteur baleinier, le Nisshin Maru, qui a été certifié halal. La présidente Hind Hitomi Remon résume la situation :

« Nous sommes membre associé du Conseil Halal Mondial. Depuis 2012, nous avons délivré des certificats à une quarantaine d’entreprises, et ça monte beaucoup cette année, surtout depuis que l’an passé les Jeux Olympiques 2020 ont été attribués à Tokyo ».
Si seulement la France en prenait de la graine et traitait avec plus de respect sa population musulmane, mais il semblerait que ses intérêts soient ailleurs…

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