Nîmes : Images et vidéo islamophobes punies par des amendes et stage de citoyenneté

La justice française commence son travail de lutte contre l’islamophobie et a requis des amendes de 1000 euros et des stages de citoyenneté, vendredi dernier devant le tribunal correctionnel de Nîmes, contre deux chauffeurs de bus de la ville qui avaient publié sur facebook des photos et une vidéo à caractère islamophobe. 

Le jugement a été mis en délibéré pour le 19 mai. 

Le procureur de la République, Patrick Pribille, a exigé « une forte amende de principe » et un « stage de citoyenneté contre la discrimination et le racisme ». Il met en exergue que les deux chauffeurs sont l’expression même de « la libération de la parole décomplexée » concernant l’islam, ce qui avait été souligné dans un rapport du Conseil des droits de l’Homme, pointant également l’accroissement important du nombre des faits commis à l’encontre des musulmans. Le procureur insiste :

 « Croyez en la vigilance du parquet de Nîmes sur ce genre de faits ».
L’un des chauffeurs, 44 ans, a publié une photo sur les réseaux sociaux représentant une scène obscène qui indique que ce ne sont pas les musulmans qui vont avoir la France (les propos initiaux ont été lissés, ils sont bien trop choquants et vulgaires pour être retranscris). L’autre chauffeur, 52 ans, a diffusé une vidéo montage illustrant des personnes d’origine maghrébine, beaucoup de femmes voilées, à un arrêt de bus dans un quartier de Nîmes qui explosent sous le coup de missiles. Cette publication avait créé l’agitation chez les jeunes musulmans. Le CFCM avait décidé de se porter partie civile pour éviter que l’affaire n’enfle. 

Les deux islamophobes ont tenté d’adoucir le tribunal en insistant sur le fait qu’ils ne sont pas racistes, que les publications étaient seulement pour rire. Ils se sont justifiés en proclamant qu’ils n’étaient pas au courant que c’était illégal. 

Ils pensaient que les parutions ne seraient visibles que dans le cadre restreint de leurs « amis » sur les réseaux sociaux.
« Parmi mes amis, il devait y avoir un ami véreux », a lancé l’un des prévenus. 

Le point consternant de cette prise de conscience de la justice française dans la lutte contre l’islamophobie est la plaidoirie de Me Khadija Aoudia, au nom du CFCM : 
« Cette captation d’images est utilisée par les radicaux. Or lutter contre la radicalisation, c’est lutter contre son corollaire, l’islamophobie avec ce type d’humour ».
Il est bien désolant que même dans ce genre d’affaire une personne revienne encore sur « les radicaux ». Les deux prévenus ont commis des actes ignobles, il n’est nulle question de ces fameux radicaux… A croire que pour obtenir justice, il faut taper sur sa propre communauté pour prouver son intégrité. 

 

 

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