Nawal accuse des policiers d’insultes racistes et de l’avoir humiliée en la déshabillant au commissariat

Les bavures s’enchaînent et se ressemblent en Belgique. Après le petit Suleiman (14 ans), mort récemment après un contrôle de police, voilà Nawal, jeune femme habitant Molenbeek . Agée de 24 ans, elle a vécu la pire nuit de sa vie, humiliée par les forces de l’ordre lors de sa garde à vue.

L’histoire commence le 4 mars à 23h. Une patrouille de police  (les proches disent deux voitures) se rend au domicile de Nawal pour interpeller son petit frère âgé de 17 ans qui était selon les sources policières, recherché « dans le cadre d’un flagrant délit, qui ne nécessitait pas de mandat ». La soeur aînée ouvre la porte aux forces de l’ordre mais refuse de les laisser entrer sans document écrit. En colère, les policiers embarquent la jeune femme. L’ont-ils interpellée à l’intérieur ou à l’extérieur de son domicile ? L’enquête éclaircira peut être cette première zone d’ombre.

La bavure démarre au moment de l’interpellation, l’avocat Me Lurquin qui a pris l’affaire en main, après une plainte de la victime, s’explique et livre le témoignage de la jeune femme.

 » Elle n’était soupçonnée de rien et c’est elle qui se retrouve tirée par les cheveux dans le véhicule police et insultée.

Au commissariat, on l’a mise dans une pièce avec cinq policières qui lui ont donné 30 secondes pour retirer son piercing.

Puis elle a dû se déshabiller entièrement, d’abord le haut puis le bas, puis faire 25 flexions pour vérifier qu’elle ne cachait rien. Et cela alors que des policiers masculins regardaient par la porte entrouverte et la raillaient.  »

D’après la version qui circule sur Facebook et rapportée par les médias, la jeune femme aurait été victime d’insultes machistes, racistes et islamophobes telles que «  sal***  », «  p*** de Coran »… 

Nawal n’a été relâchée qu’à 7h du matin le lendemain et pleine de courage, elle a décidé de porter plainte contre la police avec l’appui d’un certificat médical attestant des coups sur tout le corps reçus pendant sa détention.

L’affaire a été directement envoyée à la Bourgmestre Françoise Schepmans afin que lumière soit faite rapidement sur cette énième bavure contre une musulmane en Belgique.  La porte parole de la police a annoncé que les bandes vidéos seront analysées et des sanctions prises si les faits sont avérés.

«  Les images de nos caméras sont aussi analysées. S’il y a eu des erreurs de comportements, il y aura bien sûr des suites pour les policiers accusés. Mais si rien ne se vérifie, il y aura une action en diffamation… »

Les trois policiers visés par la plainte ont été temporairement suspendus par mesure d’ordre en attendant les résultats des enquêtes. Des appels à la manifestation circulent sur Facebook et par SMS. La commune craint des troubles à l’image de ce qui s’était produit dans la même ville suite à l’agression d’une femme en voile intégral par la police. La bourgmestre réfléchit encore à la possibilité ou non, d’autoriser une manifestation.

Les bavures policières contre les musulmans sont de plus en plus nombreuses en Belgique. Existe-t-il une population de seconde classe qui n’aurait pas les mêmes droits que le reste des citoyens ? L’affaire de Nawal est extrêmement grave et dévoile la montée en puissance de l’islamophobie chez certains agents de police en Belgique comme en France, où l’affaire de Trappes avait révélé les opinions idéologique des policiers auteurs de la bavure contre une femme en voile intégral.

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