Belgique – Dénoncée, Habiba est licenciée car elle parle l’arabe et prie au travail

Le Centre Public d’Action Sociale a licencié une musulmane car il semblerait qu’elle priait pendant ses heures de travail.

Une femme d’ouvrage du CPAS de Saint-Josses en Belgique fait l’objet d’une procédure de licenciement pour « faute grave ». Douze ans qu’elle travaillait comme responsable d’une équipe d’entretien dans une maison de repos mais voilà, suite à une dénonciation selon laquelle elle priait pendant ses heures de travail en présence de résidents du home, elle a été démis de ses fonctions pour « manquement aux devoirs de discrétion, de réserve, de neutralité et à la dignité de la fonction d’agent communal ».

Le problème ne s’arrête pas là. L’employée a souhaité être défendue par deux avocats, ce qui a été refusé car la loi communale n’autorise qu’un « défenseur ». Suite à cela, « comme Habiba arrivait avec deux avocats, le CPAS n’a finalement accepté la présence d’aucun des deux hommes de loi ». Elle s’est donc défendue  seule. Son droit de défense non respecté, elle estime être l’aisée.

Les accusations du CPAS vont plus loin, l’employée musulmane parlait l’arabe avec ses collègues pendant le service. Ce qui constitue, selon le CPAS, un manquement aux devoirs professionnels de neutralité et d’obéissance auxquels tout agent communal est tenu. Etrange que la société publique ne remarque cela qu’après 12 ans de loyaux services. Etrange aussi qu’on accuse des employées de ne pas être assez efficaces mais en même temps on emploie des personnes récemment arrivées en Belgique qui parfois ne maitrisent pas la langue parfaitement. Alors que doit faire leur chef entre accompagnement pédagogique et efficacité ? Utiliser quelques mots en arabe pour mieux se faire comprendre serait devenu un crime ? 

Le CPAS de Saint-Josse continue de plus belle, il reproche à la femme d’ouvrage d’interdire à des pensionnaires du home de consommer des aliments ou certaines boissons, notamment pour des raisons religieuses. Parmi les pensionnaires qui se seraient plaints figurent des femmes et des hommes issus de l’immigration et d’autres pas.

Habiba, qui manquerait aussi de politesse et tiendrait des propos désobligeants, a d’abord été suspendue trois mois avant que la décision définitive soit prise de la démissionner d’office. Ce licenciement risque toutefois d’être remis en question dès lors que le CPAS l’a empêchée de se défendre en la présence de ses avocats.

Aurait-il été de même s’il était question de prendre une pause pour fumer une cigarette ? Vous l’aurez bien compris, c’est un acharnement contre les musulmans qui a lieu dans la fonction publique. Il ne manquerait plus que la barbe soit interdite pour éradiquer définitivement toute présence de religieux…

 

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