Histoire d’Otman Ibn Mazoune – La culpabilité d’être en sécurité lorsque sa communauté souffre

« Lorsque Otman ibn Mazoune (qu’Allah l’agréé) s’aperçut de la détresse des partisans de l’Envoyé d’Allah tandis que lui, il allait et venait sous la protection d’Al Walid Ibn Al Moughira, il se dit : « Mes allers et retours en sécurité sous la protection d’un polythéiste, tandis que mes compagnons et coreligionnaires subissent de la détresse et du tourment par suite de leur foi en Allah,ce que je ne subis pas. Voilà un grand défaut de mon âme. »

Il alla donc à Al Walid Ibn Al Moughira et lui dit : « Ô Abou Abdshams ! Ta protection est accomplie. Je te rends ta protection ».

Al Walid dit : « Mais pourquoi, mon neveu ! Est-ce que quelqu’un de mon clan t’a fait du mal ? ».

Otman répondit : « Non ! Mais moi je me contente de la protection de Dieu, et je ne veux pas faire appel à aucun autre que lui. Va donc à la Mosquée, et proclame publiquement que tu as ôté ta protection pour moi, comme moi j’ai fait publiquement appel à ta protection. »

Ils allèrent à la mosquée, et Al Walid dit : « Voici Otman qui est venu me rendre ma protection. »

Otman dit : « C’est vrai je l’ai trouvé fidèle à ses engagements, généreux dans sa protection à moi ; mais moi, je ne veux de protection autre que celle d’Allah ; aussi lui rendis-je sa protection. »

 

Puis Otman ibn Mazoune partit. Il vit Labid (le poète) dans un cercle de qorayshite, où il leur récita de la poésie ; et alors il s’assit parmi eux.

Labid dit : « Tout est vain, excepté Dieu ».

Otman dit : « Tu as dit la vérité. »

Labid poursuit : « Et tout bonheur est passager. »

Otman dit : « Tu as menti, car le bonheur du paradis ne passe jamais ! »

Labid dit : « Ô gens de Qoraysh ! Celui qui s’asseyait avec vous n’était pas auparavant outragé ; depuis quand cela vous arrive ? »

Un homme parmi les assistants répondit : « Celui-ci est un insensé parmi d’autres insensés qui ont abandonné notre religion. Que sa parole ne fasse pas de la peine donc en ton âme ! »

Otman lui répondit et l’affaire s’aggrava entre eux deux.

 Alors cet homme-là se leva et frappa Otman sur son œil en sorte celui-ci devint vert.

Al Walid était proche et avait vu ce qui est arrivé à Otman ; il dit à celui-ci : « Mon neveu ! Ton œil n’avait pas besoin de ce qui lui est arrivé. Tu étais auparavant fort sous une protection. »

Otman alors répondit : « Je jure par Allah qu’au contraire, mon autre œil, qui est sain, a besoin de ce qui est arrivé à sa sœur par suite de sa foi en Allah. Moi je suis sous la protection de celui qui est plus puissant que toi, ô Abdshams ! »

Al Walid lui dit : « Viens mon, neveu ! Retourne à ma protection si tu veux. »

Otman dit : « Non ! ».

 

source : La vie du Prophète Muhammad, Ibn Ishaq. PAGE 290-291

toutpourlemusulman.over-blog.com

Partagez :