Erdogan s’en prend au Premier ministre irakien, le sommant de « rester à sa place »

La tension entre Ankara et Bagdad ne cesse de s’intensifier ces derniers jours malgré l’attaque imminente d’une coalition internationale contre l’organisation « Etat Islamique » à Mossoul. M. Erdogan a émis des réserves quant au déploiement de milliers de miliciens chiites et combattants kurdes ennemis de la Turquie pour reprendre la deuxième plus grande ville d’Irak.

La base Bachiqa en Irak continue d’alimenter le conflit entre Bagdad et Ankara alors que le parlement turc a décidé de prolonger la présence militaire de 2 000 soldats dans nord du pays. 500 soldats entraîneraient actuellement des volontaires sunnites qui souhaitent participer à la reprise de Mossoul, capitale de l’organisation Etat Islamique.

« Il m’insulte personnellement. Tu n’es pas mon interlocuteur, tu n’es pas à mon niveau », a pesté M. Erdogan lors d’une intervention à Istanbul retransmise à la télévision.

« Peu nous importe que tu cries depuis l’Irak, nous continuerons à faire ce que nous pensons devoir faire », a-t-il ajouté. « C’est qui le Premier ministre irakien? », a lancé le leader turc avec ironie, enjoignant M. Abadi à « rester à (sa) place ».

Des propos extrêmement fort de Recep Erdogan qui rappellent que « la bataille pour la reconquête de Mossoul » s’annonce compliquée devant les divisions des principaux protagonistes. Kurdes et irakiens semblent vouloir mettre hors-jeux les turcs qui pourtant ne cessent de rappeler qu’ils souhaitent participer à l’offensive militaire.

Cette situation embarrassante de la Turquie  et les menaces d’Abadi de recourir à l’ONU pour demander le départ des soldats turcs du sol irakien alimentent le conflit entre les deux pays. Bagdad, proche de Téhéran et de Washington, a décidé de se passer des services d’Ankara devenue allié de Moscou.

Une situation géopolitique extrêmement complexe qui s’annonce peu rassurante pour les populations civiles premières victimes des intérêts multiples et différents des principaux protagonistes sur le terrain.

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