Burkini : « Les musulmans sont fatigués de répondre à ces polémiques », déplore Latifa Ibn Ziaten

Latifa Ibn Ziaten, mère du militaire Imad Ibn Ziaten tué par Mohamed Merah, a souhaité réagir dans un interview sur la polémique islamophobe autour du burkini. Pour cette femme engagée dans le dialogue des religions, « les musulmans sont fatigués de répondre à ces polémiques ». 

Latifa Ibn Ziaten, militante très médiatisée, est revenue longuement sur le burkini et les femmes qui restent habillées à la plage. Elle révèle notamment qu’elle même ne se déshabille pas.

« Ces femmes qui, comme moi, ne veulent pas se dévêtir pour différentes raisons, que ce soit pour une question d’âge, de respect, de religion… « 

Pour cette femme qui a l’habitude de rencontrer des hommes politiques, il ne fait aucun doute que « cette polémique ne sert finalement qu’à diviser les Français ». Elle accuse notamment la classe politico-médiatique de faire de l’islam un jeu pendant les élections et après les attentats.

« Quoi qu’il arrive, l’islam fait toujours la une des médias et je me demande sincèrement pourquoi il y a tant de polémiques. La religion est une affaire personnelle.

En France, les musulmans doivent constamment se justifier, expliquer chacun de leur choix. Expliquer pourquoi ils choisissent, ou non, de porter tel ou tel vêtement. Mais les gens n’aspirent qu’à vivre tranquillement !

Quand il y a des attentats, on demande encore aux musulmans de se justifier ou on leur reproche de ne pas prendre la parole. Il y a toujours quelque chose : si ce n’est pas le foulard, c’est le burkini, la burqa, la barbe…

Les musulmans sont fatigués de répondre à tout cela. Répondre à quoi ? A des bêtises ? Aujourd’hui, en France, on joue avec l’islam. Notre religion est devenue prisonnière de ces polémiques et les musulmans ne se sentent pas libres ».

Un mal-être vécu par cette femme qui est pourtant vue par la classe politico-médiatique comme un modèle. Cet interview, que ne ratera pas le Ministère de l’Intérieur, permettra peut être à Bernard Cazeneuve de mieux comprendre cette colère qui gronde au sein de la communauté sans exception, du plus « laxiste » au plus « rigoriste ».

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