Le voile dénoncé comme signe politique contourne la laïcité et permet son interdiction

Au fil des jours prend forme un nouveau dessein politique à l’encontre des femmes voilées, renverser le stigmate de la femme soumise à l’homme en général qu’il soit frère, père, mari vers celui de femme soumise à une mouvance dangereuse, extrémiste, mauvaise puisque musulmane et par là même annihiler le caractère religieux de ce vêtement vers une vision conquérante et totalitariste…

Alors que le voile est un symbole éminemment religieux de par sa motivation qui tient en un ordre divin, il est pernicieusement détourné en symbole politique. Dès lors, non seulement les médias et politiques peuvent lui appliquer des problématiques beaucoup plus larges et surtout bien plus délicates comme le salafisme qui déboucherait sur le terrorisme et l’imposition de la Sharia en France, mais surtout ce travestissement sémantique permet de contourner le cadre de la laïcité. Un mot n’est pas subtilisé par un autre pour le plaisir des beaux discours mais bel et bien pour une finalité, elle, politique.

Évidemment, les femmes musulmanes restent circonscrites dans une figure d’asservissement à des entités religieuses masculines toutes puissantes. Nulle question de faire de la femme un être humain pensant. Or, cette fois, le piège est plus profond, plus pervers car ayant contourné le caractère religieux de ce vêtement, toutes les critiques sont permises et nos chers politiques qui aimaient tant condamner l’islam et ses fidèles à tout va mais, malgré tout, légèrement retenus par la loi de 1905, pourront désormais se laisser porter par leur haine, après tout, ils ne toucheront plus à la laïcité puisque le voile est affaire de politique.

Ce débat prolonge celui sur le voile intégral dont l’interdiction a été effective il y a exactement 5 ans. Les politiques à l’époque avaient pu déverser toute leur méprise d’une pratique vécue par quelques  centaines de femmes musulmanes en France notamment en raison d’une désunion affligeante de la communauté musulmane qui n’avait pas hésité à mettre au pilori ces femmes, mères de famille ou célibataires discrètes, qui n’avaient rien demandé. Aujourd’hui, nul ne peut s’étonner qu’après le niqab c’est au tour du voile… Plus de distinction de couleur, de motivation ou de forme.

Allez une semaine au grand air s’impose pour nos politiques qui sont même contraints de rester debout la nuit, vacances, détente, évitez toutefois de faire de la voile, de mauvais souvenirs pourraient resurgir…

Nessayem Sevau

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