Madaya : la vérité sur les crimes de Bachar al-Assad et du Hezbollah

Les convois humanitaires acheminés par l’ONU et la croix rouge  sont enfin autorisés par le régime syrien Sur la ville de Madaya, située au sud de Zabadani, à proximité du Liban. Un levé de blocus -temporaire – qui n’aurait pas eu lieu sans la pression médiatique et la vaste campagne internationale en soutien à la population de #Madaya, affamée et assiégée depuis mi-octobre 2015.

Les images des enfants et des vieillards, «presque squelettiques», transmises par les activistes sur place étaient suffisantes pour réveiller la conscience des internautes dans le monde entier en plus du monde arabe.   

 La famine comme arme de guerre, imposée par le Hezbollah Libanais

Depuis le début du mois de janvier 2016, alors que le monde entier célébrait le nouvel an, la population de Madaya comptait ses morts et ne trouvait pas de quoi nourrir ses enfants. Jusqu’au 7 janvier seulement, l’hôpital local a signalé plus de 23 morts à cause de la famine, et environs 150 cas de personnes hospitalisées par jour à cause du manque de nourriture et de l’eau dans toute la ville.

A 45 Km de Damas, la population de Madaya – plus de 40 000 habitants – a vécu l’une des pires crises du conflit syrien. Pour survivre, les habitants de la ville ont mangé les chats, les rats, les chiens… jusqu’aux feuilles des arbres pour tenir jusqu’au levé du siège imposé par le Hezbollah Libanais et l’armée du régime syrien.

Selon l’ONU  » des centaines de personnes «sont en grand danger de mort» car ils souffrent de malnutrition ou « d’autres problèmes médicaux ».

 » Dans les faits, Madaya est devenue une prison à ciel ouvert  »  » Il n’y a aucune façon d’y entrer ou d’en sortir, les habitants y sont abandonnés à la mort » témoigne  Brice de le Vingne directeur des opérations de Médecins sans frontières.

madaya anas

«Ce que nous avons vu (à Madaya) est assez horrible, il n’y avait pas de vie. Des rapports crédibles disent que des personnes sont mortes de faim. C’est sans comparaison par rapport à d’autres parties de la Syrie», a témoigné le représentant du Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR), Sajjad Malik.

« Madaya est un exemple limpide des conséquences désastreuses d’un siège comme stratégie militaire», explique Brice de le Vingne (MSF).

Origine du Blocus :

Suite au discours de Hassan Nassrallah  » La route vers Al Qods passe par Qalamoun, par Homs, par Zabadani et par Alep  »  le Hezbollah Libanais a lancé une offensive, début de juillet, contre la ville de Zabadani, la majorité de  sa population s’est donc réfugié à Madaya. Accusée de soutenir « Zabadani » par la nourriture et son aide à la résistance sur place (notamment au groupe Ahrar Al-Sham et Jaych Al Fath), Madaya s’est fait bombarder par l’aviation du régime syrien; par les barils TNT, puis encerclée par les milices du Hezbollah, qui ont par la suite renforcé un blocus total sur la ville en positionnant des snipers en plus de 6000 mines antipersonnels.  

Al-Manar hallucine, les sympathisants du Hezbollah se moquent de la famine sur Madaya :  

 » l’Idée d’imposer un blocus contre l’ennemi est une tactique de guerre très ancienne ,pratiquée depuis la nuit des temps. [en Syrie] l’armée régulière est en guerre contre des terroristes qui occupent la ville et le régime doit couper les routes qui alimentent ces terroristes »  affirme Tha’ir Ibrahim, proche du régime, avant que la transmission se plante sur la chaine RussiaToday Arabic….

Sur le site Al-Manar également, plusieurs articles parlent du blocus. il y a presque un an, le bras médiatique du Hezbollah s’est vu fier des résultats de cet arme de famine :  

 » Il faut croire que la politique du blocus contre les régions et quartiers occupés par les miliciens rebelles en Syrie est en train de porter ses fruits « (…) » A Darayya, située au Sud-ouest de Damas, les pourparlers se poursuivent pour mettre au point un scénario similaire » .  

Cependant, ce n’est qu’après le scandale médiatique, qu’Al Manar a perdu tout contrôle dans la gestion de sa propagande médiatique pro-blocus. Dans ses premières réponses, la chaine libanaise a accusé les rebelles de prendre en otage toute la ville, et selon le vice-secrétaire général du Hezbollah cheikh Naïm Qasem : “Un accord avait été conclu depuis l’an dernier et qui stipule de régler le problème de Zabadani et de Madaya, contre Kfraa et Foua (deux localités chiites attaquées par les rebelles)”, et affirme que ce sont les terroristes qui n’ont pas respecté cet accord. Le Hezbollah estime le nombre de ces « terroristes » à 600, alors que la population de Madaya dépasse les 40 000 habitants.

Néanmoins, quelques jours plus tard, la même chaine du Hezbollah nie complètement le blocus et affirme qu’il s’agit d’un mensonge médiatique contre la résistance libanaise, ceci en diffusant un reportage expliquant que certaines images publiées sur les réseaux sociaux ne sont pas de Madaya mais des camps « Al Yarmouk » et « Al Ghouta », deux zones assiégés par le régime syrien.

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Au lieu de démentir le crime commis par le Hezbollah, Al Manar a perdu toute crédibilité en dévoilant la famine qui frappe les autres villes sous le blocus des mêmes auteurs, (le régime et le parti de Dieu).

Mise à part la localisation géographique du crime, Al-Manar a ignoré les nombreuses images et vidéos publiées sur les pages facebook ducomité de Madaya, et a fabriqué des fausses accusations contre la chaine Al Jazeera, en faisant l’amalgame avec un site saoudien qui utilise le même nom que la chaine Qatarie bien que le logo de cette dernière soit mondialement connu.

A droite : al-jazirah online, Site Saoudien :  
(Environs 23 000 fans sur Facebook)
www.al-jazirahonline.com- –  

A gauche : Site officiel de la Chaine Al Jazeera:  
(Environs 14 millions de fans sur Facebook)
http://aljazeera.net

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Quant aux sympathisants du Hezbollah, ils ont trouvé une « meilleur stratégie » : Publier des photos de leurs diners pour troller le Hashtag « en solidarité avec Madaya » et se moquer donc de la famine qui a frappé la ville:

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Contrairement aux pro-Hezbollah, des  penseurs et des activistes chiites au Liban ont dénoncé avec force les « crimes de guerre » du Parti de Dieu en Syrie. Ils ont publié la« déclaration de Madaya », où ils expriment leur solidarité avec les civils syriens assiégés par le Hezbollah, et refusent la responsabilité de la communauté chiito-libanais face à ce drame humain.

Anzar Anas pour Islam&Info

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