Michel Onfray nous parle du déclin de l’occident chrétien et de lui-même [ VIDÉO ]

Michel Onfray nous parle du déclin de l’occident chrétien [ VIDÉO ]

Michel Onfray est connu pour ses sorties contre l’Islam et les musulmans. Il fait partie de ses nombreux intellectuels français qui faute d’avoir trouvé pour leur peuple une philosophie d’action ou de pensée se sont rabattus sur une dynamique de l’affirmation d’un soi introuvable par la négation de l’autre.

En effet, l’Europe des idées se meurt face au dynamisme du monde libéral américain qui l’absorbe. Faute de pouvoir rêver une tradition qu’ils ont tué ou de s’essayer à une idée de progrès qu’ils ont trahi, nos nouveaux penseurs s’essayent dans un ersatz néo-réactionnnaire de pensée de  droite comme de gauche.

On n’oublie le « Demain sera meilleur » mais on évite soigneusement le « c’était mieux avant » pour un « ça serait mieux sans eux » … C’est ainsi que ceux qui ont échoué à proposer et à vitaliser leur sève d’avenir réclament la mort de ceux qui vivent ou rêvent encore au réel.

C’est ainsi que l’Islam, les musulmans inquiètent car contrairement à l’Europe, ce monde n’a pas renoncé.

L’Europe elle a renoncé à défendre un idéal. De ses fondements catholiques elle a tiré son idée de progrès dans la solidarité et l’égalité sans Dieu, le socialisme, qu’elle a trahi comme Judas pour le libéralisme et ses pièces, ses plaisirs que lui a inspiré son amie Amérique.

Nos intellectuels ne reviennent donc pas à la réaction. Ils ne sont pas des nazis. Mais comme les national-socialistes avec les communistes d’antan, ils tentent de se bâtir en mimétisme et en réaction face à l’ennemi, face aux autres civilisations encore vivantes.

On apprend donc au français à se dire « Je suis Charlie », « Je suis occidental » pour ne pas avoir à lui dire clairement de répéter le vrai message subliminal qui transparait dans ces cris orwelliens : « Je ne suis pas musulman », « Je ne suis pas l’Islam », « Je ne suis pas chinois ».

Cette allocution vidéo qui se veut une critique de la gauche à la Michéa à minima n’est donc pas à rejeter. Elle est sensée. Elle met l’occident, la gauche comme le « beur » en mal d’intégration dans un corps désintégré, face à leur miroir. Elle échoue seulement dans le constat amer à tirer de la victoire sur l’occident chrétien du libéralisme d’outre-manche : le libéralisme est bien le seul fils légitime des « lumières ». Le socialisme, le nationalisme ont bel et bien échoué à jamais à incarner cette utopie.

Malheureusement face à ce spectacle de laideur, Onfray comme d’autres choisissent non pas une renaissance dans le post-moderne vers de nouveaux horizons mais l’existence à travers son ennemi dans un « seventees for ever » et « sans eux » en prime. Un Fukuya-Hughinton dream dans lequel le moderne ne sombrerait pas.

Et c’est déjà dire que l’on a perdu … Non pas tant face à l’Islam ou un autre mais face à l’histoire. Car le temps continue sa marche et le monde moderne s’effrite déjà. Le choix est donc de soit le pleurer en montrant du doigt l’autre ou de réécrire les nouvelles pages d’un post-moderne qui ne s’est pas encore fixé.

Xander Iflissen

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