Malade du cancer, on lui refuse l’entrée du bowling pour un bonnet

Sarah, 40 ans, atteinte d’un cancer du sein, devait passer un bon moment en famille. Malheureusement, le gérant du bowling lui a interdit l’accès sous prétexte que les « couvre-chefs » sont proscrits.

L’islamophobie fait des dégâts collatéraux. C’est ce qu’a pu observer la Ligue du Cancer ces derniers jours lorsque Sarah, accompagnée de ses deux filles et de son mari, s’est vue interdire l’accès à la salle de bowling. La raison : un bonnet de chimiothérapie pas assez laïc.

Après un bon dîner dans un restaurant d’Amnéville (Moselle), Sarah et sa famille ont décidé d’aller se détendre au bowling. Mais surprise, à la porte d’entrée, le vigile interdit l’accès à Sarah car cette dernière porte un bonnet. L’homme qui assure la sécurité ne veut pas entendre un mot et applique les ordres du gérant. Il redirige la famille vers une affiche indiquant que « tous les couvre-chefs sont interdits ». Une consigne discriminatoire et illégale.

« On ne peut pas me refuser un bon moment en famille à cause de ma maladie. Je ne veux pas de pitié mais je veux vivre une vie normale. Là on me l’a interdit », explique-t-elle à la presse.

Soutenue par la Ligue contre le cancer, Sarah a obtenu des excuses par téléphone de la part de la direction de l’Atomic Bowl d’Amnéville. Une maigre consolation pour la malade visiblement atteinte par cet épisode.

Les gérants de l’Atomic Bowl n’ont aucunement le droit d’interdire aux femmes portant un couvre-chefs l’accès à la salle de bowling. Derrière cette interdiction assez vague sont évidemment visées les femmes voilées. Après la police religieuse imaginaire que certains rêvaient de voir à l’oeuvre à Reims, voilà la police anti-hijab qui fait la loi sans respecter celle de la République.

Le hijab est seulement interdit à l’école pour les élèves en primaire, collège et lycée. Ailleurs, le droit permet le port du voile et oblige les islamophobes à revoir leur jugement. Il est essentiel que les organisations luttant contre l’islamophobie passent un petit coup de fil pour menacer les gérants de poursuites judiciaires si cette affiche est maintenue.

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