20 ramadan de l’an 08 : les musulmans prennent la Mecque !

Le 20 ramadan de l’an 8 de l’ère Islamique, la ville de la Mecque tombe sous la main des musulmans. Retour sur un des principaux épisodes de la vie du Prophète SWS.

Pour le Musulman, la Mecque -ou Mekkah– est le centre du monde, un endroit où il doit se rendre au moins une fois dans sa vie pour effectuer le pèlerinage -le Hajj. Il est le lieu où Abraham a bâti le premier temple, à l’endroit même où il laissé son épouse Hajar qui éduqua Ismaïl. La Mekkah c’est aussi ses miracles, avec le puits de Zamzam, et le Prophète qui l’a vu naître, le Joyau de la Prophétie : Muhammad.

Aujourd’hui symbole de l’Islam,  beaucoup ignorent que la Mecque n’est pas devenu « Terre d’Islam » du jour au lendemain. En effet, le Prophète SWS y reçoit la prophétie à partir de l’an 610 de l’ère chrétienne. Il faudra attendre le Ramadan 630 pour que celle-ci appartiennent au musulmans. Durant ces 20 années, les musulmans y furent pris à partie, torturés pour certains, exilés pour d’autres. De cet exil naquit un « état » islamique dont le centre névralgique fut Yathrib, renommée  al-Madinah al-munawwarah, en 622. Cet état allait bientôt rentrer en guerre contre ses ennemis mecquois, les Quraïch, en 624 avec la bataille de Badr. En 628, les Musulmans se voient empêchés de rentrer dans la Mecque par les Quraïch, cela déboucha sur un pacte de non-agression, le traité de Houdeybiya. Puis, le traité fut bafoué par les même Quraïch, donnant l’opportunité aux Croyants de rentrer dans la Mecque, le 20 ramadan 630.

mekka

Photo non datée de la Kaaba

Tabarani (dans un long hadith reprit par Ibn Hicham dans sa biographie du Prophète SWS) rapporte d’Ibn al ‘Abbes RA que le Messager d’Allah, SWS, partit le 10 Ramadan et laissa la responsabilité de Madinah à Abu Ruhm Kulthum Ibn al-Huçayn Al-ghifari RA. Le Prophète jeûnait et les musulmans aussi. Quand il arriva à Al-Kedid, un point d’eau entre ‘Usfene et Amadj (à 65 km de la Mecque), il rompit son jeûne. Puis il continua la route et s’installa à Marr Adh-dhahrâne avec dix milles musulmans et mille de Mouzeyna et Souleym. Chaque tribu était nombreuse et armée, et la totalité des Muhadjirin et des Ançar accompagnait le Messager d’Allah SWS, aucun d’eux ne s’absenta.

Quand le Messager d’Allah, SWS, s’installa à Marr Adh-dhahrâne, les Quraïch ne possédaient aucune information, n’avaient reçu aucune nouvelle du Messager d’Allah et ne savaient pas ce qu’il allait faire (car deux ans après le pacte de Houdeybiya, les Mecquois le trahirent puis partirent précipitamment au Prophète pour s’excuser et réparer leur faute. Mais il refusa de leur adresser la parole et ils s’en allèrent sans savoir ce qui allait s’ensuivre. Le Prophète prépara l’armée et arriva aux portes de la ville sans qu’ils ne sachent rien). Cette nuit-là, Abu Sufien Ibn Harb, Hakîm Ibn Hizâm et Budeyl Ibn Warqa sortirent espionner et essayer d’avoir une nouvelle ou d’entendre quelque chose.

Wadî Fâtima

Région de Marr Adh-dhahrân, depuis renommée Wadî Fâtima

Al ‘Abbes Ibn Abdelmuttalib RA, avait déjà rencontré le Messager d’Allah, prière et paix sur lui, dans la route (c’est à ce moment qu’il déclara son Islam puis accompagna Ie Prophète). Abu Sufien Ibn Alharith Ibn Abdelmottalib et Abdallah Ibn Abu Umeya Ibn Al-mughîra avaient eux aussi rencontré Ie Messager d’Allah SWS, entre Madinah et Mekkah, et demandèrent à le rencontrer. Om Salama intervint en leur faveur : «Ya Messager d’Allah ! Voici ton cousin (Alharith était l’ainé des fils de Abdelmuttalib et était mort avant l’islam) et ton cousin et beau-frère (Abdallah Ibn Almughira était le frère d’Om Salama qui était la cousine du Prophète et son épouse)». II répliqua : «Je ne veux pas d’eux. Mon cousin a sali mon honneur à la Mecque (il composait des poèmes contre le Prophète) et mon cousin et beau-frère avait dit le mal qu’il avait dit à Mekkah (il avait injurié le Prophète SWS et s’était juré de ne jamais croire en lui). En entendant cette réponse, Abou Sufien (Ibn Alharith, pas Ie chef de la Mecque) qui était accompagné d’un fils encore enfant (Jaafar Ibn Abou Sofiene) supplia : «Par Allah! Permets-moi de te voir, sinon je vais prendre la main de mon fils que voici puis nous irons dans la terre jusqu’à mourir de faim et de soif». Le Messager d’Allah SWS eut alors pitié d’eux et leur permit d’entrer, ils entrèrent et embrassèrent l’lslam

Quand le Messager d’Allah SWS campa a Marr Adh-dhahrâne, Al’abbes dit: «Quel matin catastrophique pour Quraïch! Par Allah ! Si le Messager d’Allah entre à la Mekkah par la force avant qu’ils ne lui demandent la sécurité, ce sera la destruction des Quraïch jusqu’à la fin des temps». Puis il s’assit sur la mule blanche du Messager d’Alla SWS, et partit jusqu’à Arak dans l’espoir de trouver un bûcheron, un berger ou une personne qui pourrait aller à la Mekkah et les informer de la venue du Messager d’Allah pour qu’ils lui demandent la sécurité avant qu’il n’y entre par la force.

Al ’Abbes raconte: « par Allah! J’allais sur la mule à la recherche de mon objectif et voilà que j’entendis les paroles d’Abu Sufien et de Boudeyl Ibn Warqa qui discutaient. Abou Sufien disait :

– Je n’ai jamais vu de ma vie autant de feux ni de soldats.

– Par Allah ! disait Boudeyl. Voici les feux de Khouza’a, la guerre les a allumés.

– Par Allah ! répliqua Abou Sufien. Khouza’a est minable et vile devant ces feux et cette armée».

Je reconnus sa voix et j’ai appelé : «Abu Handhala!» II reconnut ma voix et s’étonna : «Abul Fadhl?!

– Oui, répondis-je.

– Qu’as-tu? demanda-t-i!. (Je sacrifierais) Mon père et ma mère pour toi !

– Malheur à toi, Abu Sufien ! C’est le Messager d’Allah SWS avec les musulmans. Par Allah ! Quel matin catastrophique pour Quraïch !

– Comment s’en sortir ? (Je sacrifierais) Mon père et ma mère pour toi !

– S’il t’attrape, il tranchera ta tête. Monte avec moi sur cette mule que je t’emmène chez le Messager d’Allah pour te demander la sécurité». II monta derrière moi, ses deux amis retournèrent et je partis.

Chaque fois que je passais par un des feux des musulmans, ils demandaient : «Qui est-ce?» Quand ils voyaient la mule du Messager d’Allah SWS, ils disaient : « L’oncle du Messager d’Allah avec sa mule». Puis je suis passe près du feu d’Omar Ibn Alkhattab, RA. «Qui est-ce?» demanda-t-il en se levant à ma rencontre. Quand il vit Abu Sufien derrière sur la mule il s’exclama : «Abu Sufien l’ennemi d’Allah ! Louange à Allah qui t’a mis sous la main sans traité ni pacte !». Puis il partit précipitamment vers le Messager d’Allah SWS. J’ai élancé la mule et je l’ai précédé de peu. J’ai sauté de la mule et je suis entré chez le Messager d’Allah. Omar entra alors et déclara : «Yâ Messager d’Allah ! Voici Abu Sufien, Allah l’a mis sous la main sans traite ni pacte. Laisse-moi lui couper la tête ». Je m’opposai : «Ô Messager d’Allah ! Je lui ai assure la sécurité». Puis je me suis assis auprès du Messager d’Allah SWS, et j’ai insisté : «Non, par Allah ! II n’y aura que mai qui lui parlerai ce soir ». Quand Omar insista trop à son sujet, j’ai répliqué : «Doucement, Omar ! Par Allah ! Si c’était un homme des Benu ‘Adiy Ibn Ka’b (Ie clan de Omar) tu n’aurais pas dit cela, mais tu sais qu’il est des Benu Abdmenef». Il répondit : «Doucement, Al ‘Abbes ! Par Allah ! J’étais plus heureux de ta conversion à l’lslam le jour où tu t’es converti que si c’était mon père, et cela uniquement parce que je savais que ta conversion était plus désirée par le Messager d’Allah que la conversion d’Alkhattab ». Le Messager d’Allah SWS, ordonna : « Emmène-le à ta tente, Al ‘Abbes ! Le matin, ramène-le-moi ». Je l’ai emmené passer la nuit dans ma tente et je l’ai ramené au Messager d’Allah le matin.

En le voyant, le Prophète l’exhorta : «Malheur à toi, Abu Sufien ! Le moment n’est-il pas venu pour que tu attestes qu’il n’y a de dieu qu’Allah ?

– (Je sacrifierais T) Pour toi mon père et ma mère ! dit-il. Que tu es généreux, indulgent et bon. Je me suis dit que s’il y avait un autre dieu avec Allah il nous aurait servi à quelque chose.

– Malheur à toi, Abu Sufien ! Le moment n’est-il pas venu pour toi que tu reconnaisses que je suis le messager d’Allah ?

– (Je sacrifierais T) Pour toi mon père et ma mère ! Que tu es généreux, indulgent et bon. Pour celle-ci, j’ai encore en moi un doute jusqu’à présent.

– Malheur à toi, Abu Sufien, ordonna Al ‘Abbes ! Embrasse l’lslam et atteste qu’il n’y à de divinité qu’Allah et que Muhammed est le messager d’Allah avant que ta tête ne soit tranchée. II proclama alors l’attestation de vérité et embrassa l’lslam.

– Ô Messager d’Allah ! , Abu Sufien aime la flatterie, alors donne-lui quelque chose».

II accepta : «Oui ! Quiconque entre dans la maison d’Abu Sufien sera en sécurité, quiconque s’enferme chez lui sera en sécurité et quiconque entre dans le masjid (autour de la Kaaba) sera en sécurité». Quand il allait partir, le Messager d’Allah SWS, ordonna : «Al ‘Abbes ! Arrête-le au passage étroit de la montagne qu’il voie défiler les guerriers d’Allah».

Je suis sorti et je l’ai arrêté au passage où m’avait ordonné le Messager d’Allah. A chaque tribu qui passait, il demandait : «Qui sont ceux-ci, Al ‘Abbes?

– Les Benu Souleym, répondis-je.

– Qu’ai-je à voir avec Suleym?» se lamenta-t-il. Puis une tribu passa.

– Qui sont ceux-ci ?

– Muzeyna.

– Qu’ai-je à voir avec Muzeyna?» Jusqu’à ce que toutes les tribus passèrent.

II me questionnait à chaque tribu : «Qui sont ceux-ci?» Je répondais : «Les Benu tel». II se lamentait : «Qu’ai-je à voir avec les Benu tel?» Ensuite Ie Messager d’Allah, prière et paix sur lui, passa avec la majorité contenant les Muhadjirin et les Ançar, on ne voyait d’eux que leurs yeux tellement ils étaient couverts d’armures. Il s’écria : « Soubhânallah ! Qui sont ceux-là ?

-C’est le Messager d’Allah avec les Muhadjirin et les Ançar

-Par Allah ! Personne ne peut faire face à ces gens ni les combattre, Abul Fadhl! Vraiment le royaume de ton neveu est devenu immense aujourd’hui.

– Abu Sufien ! C’est la prophétie.

-D’accord donc.

-Sauve ton peuple», lui ordonnai-je.

II partit chez eux et hurla du plus haut de sa voix : «Quraïch ! Muhammed est venu avec une force que vous ne pouvez pas affronter. Celui qui entre dans la maison d’Abu Sufien sera en sécurité». Sa femme Hind fille de ‘Utba se leva, le prit par la moustache et s’écria : «Tuez ce noir minable. Quel piètre éclaireur !

– Malheur à vous, cria-t-il. Qu’elle ne vous leurre pas. II vous a amené ce que vous ne pouvez affronter. Celui qui entre dans la maison d’Abou Sufien sera en sécurité.

– Malheur à toi, s’exclamèrent-ils. Que pourra contenir ta maison ?

– Et celui qui s’enferme chez lui sera en sécurité, rajouta-t-il, et celui qui entre dans la Mosquée sera en sécurité».

Les Mecquois se dispersèrent dans leurs maisons et dans la Mosquée. Le texte est rapporté par Tabarani et authentifié par Al Haythami.

conquete de la mecque

Conquête de la Mecque vu par les Perses

Dans une autre version de Bayhaqi également rapportée par Ibn Asâkir, d’après Al Waqidhi qui le tient d’Al ‘Abbas, le Messager d’Allah SWS, organisa ses compagnons et les tribus passèrent avec leurs chefs et les détachements avec leurs étendards. Le Messager d’Allah plaça en tête Khalid Ibn Alwalid avec les Benu Souleym: ils étaient mille et avaient un drapeau porté par ‘Abbes Ibn Mirdes, un autre porte par Khoufef Ibn Nodba et un étendard porte par Hajjej Ibn Ooulat.

Abu Sufien demanda : «Qui sont ceux-ci?

-Khalid Ibn Alwalid, répondis-je.

– Le jeune ?

– Oui».

Quand Khalid passa à cote d’Al ‘Abbes et d’Abu Sufien, ils clamèrent trois fois : «Allah est grand», puis passèrent derrière eux passa Zubeyr Ibn Al’awwem avec cinq cents personnes dont des Muhadjirin et des musulmans de diverses tribus, ils avaient un étendard noir. Quand ils passèrent a cote d’Abu Sufien, il clama trois fois: «Allah est grand» ainsi que ses compagnons. II demanda : «Qui est-ce?

– Zubeyr Ibn Al’awwem.

– Ton neveu?

– Oui».

Puis passèrent trois cents personnes de Ghifar; Abou Dharr Alghifari portait leur étendard. Quand ils passèrent à côté d’Abu Sufien, ils clamèrent trois fois : «Allah est grand». II demanda : «Aboul Fadhl ! qui sont ceux-là?

-Les Benu Ghifar.

-Qu’ai-je à voir avec les Benu Ghifar ?»

Puis Aslem passa avec quatre cents personnes et deux drapeaux : l‘un porte par Bourayda Ibn Alhouçayb et l’autre par Nejiya Ibn Ala’jem. Quand ils passèrent a cote de lui, ils clamèrent trois fois : «Allah est grand». II demanda : «Qui est-ce?

– Aslem.

– Abul Fadhl! Qu’ai-je à voir avec Aslem? Nous n’avons jamais eu de problème avec eux.

– Ils sont musulmans, ils sont rentrés dans la religion».

Puis les Benou Kaab Ibn Aamr (Khouza’a) passèrent, ils étaient cinq cents personnes et Bichr Ibn Cheybene portait leur étendard. II demanda : «Qui sont ceux-ci?

-Les Benu Kaab Ibn ‘Amr.

-D’accord. Ceux-ci sont les allies de Mouhammed».

Quand ils passèrent a cote de lui, ils clamèrent trois fois : «Allah est grand».

Puis Mouzeyna passa : ils étaient mille, dont cent cavaliers. Leurs drapeaux étaient portés par Nu’mene Ibn Mouqarran, Bilel Ibn Alharith et Abdallah Ibn ‘Amr. Quand ils passèrent a cote de lui ils clamèrent : «Allah est grand». II demanda : «Qui sont ceux-ci?

– Mouzeyna.

– Aboul Fadhl ! Qu’ai-je à voir avec Mouzeyna pour qu’ils viennent de leurs montagnes cliquetant dans leurs armes?»

Puis Jouheyna passa : ils étaient huit cents personnes avec leurs chefs et avaient quatre drapeaux. […] Quand ils passèrent a cote de lui ils clamèrent trois fois: «Allah est grand».

Puis Kinena passa : les Benou Leyth, Dhamra et Sa’d Ibn Bakr avec deux cents personnes :Abou Waqid Alleythi portait leur drapeau. Quand ils passèrent a cote de lui ils clamèrent trois fois : «Allah est grand». II demanda : «Qui sont ceux-ci?

– Les Benou Bakr.

– Bien sûr ! Ce sont des porteurs de malchance. C’est a cause d’eux que Muhammed nous envahit (ils étaient allies avec les Quraïch dans le pacte de Houdeybia, puis ils trahirent Ie pacte en attaquant avec les Quraïch une tribu musulmane alliée au Prophète. Ceci mit fin au pacte et la guerre fut déclarée). Par Allah ! On ne m’avait pas demandé mon avis et je n’étais pas au courant, mais c’était destiné.

-Allah en a fait une bonne chose pour toi, dis-je : Muhammed vous envahit et vous embrassez l’lslam en masse».

Dans une autre version Waqidi ajoute : les Benu Leyth passèrent seuls, ils étaient deux cent cinquante et Sa’b Ibn Jethema portait leur drapeau. Quand ils passèrent a cote de lui ils clamèrent trois fois : «Allah est grand». II questionna : «Qui sont ceux-ci?» Je répondis : « les Benu Leyth ».

Puis Ashja’a passa en dernier : ils étaient trois cents et avaient un drapeau porte par Ma’qil Ibn Sinân et un par Nu’aym Ibn Mas’ud. Abu Sufien déclara : «Ceux-ci étaient les arabes les plus durs envers Muhammed SWS. Al ‘Abbas répondit : « Allah a fait pénétrer l’Islam dans leurs cœurs, c’est un bienfait d’Allah ». II se tut alors puis demanda : «Muhammed n’est pas encore passé ?, demanda Abu Sufien

– II n’est pas encore passe. Si tu vois le détachement où est Muhammed, tu verras le fer, les chevaux, les hommes et ce que personne ne peut affronter.

– Par Allah, Abul Fadhl! Je pense bien, qui peut affronter ceux-ci?»

Quand le détachement du Messager d’Allah SWS, apparut, il était noir : on ne voyait que le fer et la poussière des sabots. Les musulmans passaient et Abu Sufien ne cessait de demander : «Muhammed n’est pas encore passe?» Et je disais : «Non», jusqu’a ce qu’il passa sur sa chamelle Qaçwa. II était entre Abou Bakr et Ouseyd Ibn Houdhayr et discutait avec eux. Je dis : «Voici le Messager d’Allah avec son détachement «Le Noir» (ainsi appelé car on n’en voyait que le noir du fer) ». II y avait les Muhadjirin et les Ançars. Ils avaient des étendards et des drapeaux : chaque Ançar avait un étendard et un drapeau. Ils étaient couverts de fer, ne montrant que leurs pupilles. Omar Ibn Alkhattab était couvert de fer et les dirigeait d’une voix forte. Abu Sufien demanda: «Abul Fadhl! Qui est cet homme qui parle ?

  • Omar Ibn Alkhattab.
  • Les Benu Aadiy (Ia tribu de Omar ) ont pris de la valeur après avoir été vraiment insignifiants et vils.
  • Abou Sufien Allah élevé qui II veut comme il veut, et Omar est de ceux que l’lslam a élevé». Le détachement comptait deux milles armures.

Le Messager d’Allah SWS avait donné son étendard à Sa’d Ibn ‘Ubeda et il était devant le détachement. Quand Sa’d passa avec l’étendard du Prophète, il appela : «Abu Sufien ! Aujourd’hui est le jour du carnage, aujourd’hui ce qui est sacré sera viole, aujourd’hui Allah a avili Quraïch ». Le Messager d’Allah SWS, arriva. Quand il passa à côté d’Abu Sufien, ce dernier l’appela : «Ô Messager d’Allah ! As-tu ordonné de tuer ton peuple ? Sa’d et ceux qui sont avec lui ont prétendu cela quand ils sont passés cote de nous. II a dit : «Abou Sufien ! Aujourd’hui est le jour du carnage, aujourd’hui ce qui est sacré sera violé, aujourd’hui Allah a avili Quraïch». Je te demande par Allah d’être bon avec ta tribu, car tu es le plus indulgent des hommes et le plus généreux».

conquete de la mecque lemessager

Les musulmans entrent dans la Mecque, mis en scène dans le film éLe Messager »

Abderrahmane Ibn ‘Awf et ‘Othman Ibn ‘Affan s’inquiétèrent : «Ô Messager d’Allah ! Nous craignons que Sa’d fasse un assaut sur les Quraïch». Le Messager d’Allah déclara : «Abu Sufien ! Aujourd’hui est le jour de miséricorde, aujourd’hui Allah a élevé Qouraych». Le Messager d’Allah SWS, envoya a Sa’d le démit et donna le drapeau a (son fils) Qays. Le Messager d’Allah trouva ainsi que Sa’d n’avait pas perdu le drapeau puisque son fils le prenait. Sa’d ne voulut laisser le drapeau qu’avec un signe du Prophète, prière et paix sur lui. Le Messager d’Allah lui envoya alors son turban ; Sa’d le reconnut et donna le drapeau à Qays.

Dans une autre version de Tabarani qui rapporte le récit d’Abu Layla, quand Abu Sofien vit beaucoup de visages qu’il ne connaissait pas, il demanda : «Ô Messager d’Allah ! As-tu préféré tous ces gens à ta tribu?» Le Messager d’Allah répliqua : «Ce sont toi et ta tribu qui avez fait cela. Ceux-ci ont cru en moi quand vous m’avez démenti et m’ont aidé quand vous m’avez chasse». Il y avait alors avec le Prophète SWS, Al Aqra’ Ibn Habis, Abbes Ibn Mirdes et Uyeyna Ibn Hisn Ibn Badr Alfezzari, qu’Allah les agrée. Quand il les vit autour du Prophète, Abou Sufien questionna : «Qui sont ceux-ci, Al ‘Abbes?» II répondit : «C’est le détachement du Prophète SWS, avec la mort rouge, ce sont les Muhadjirin et les Ançar».

montagne

Montagne Al-Juhun, qui domine la Mecque par le Nord où stationné Zubeyr

Zoubeyr partit avec ses soldats jusqu’à Juhun (une montagne dominant la Mecque). Khalid s’avança et entra par le bas de la Mecque. Des gens divers et vils des Benu Bakr le rencontrèrent et le combattirent. Allah leur donna la défaite, lis furent tues a Hazoura (dans la Mecque C) et entrèrent dans les maisons. Certains d’eux montèrent à cheval sur Khandema (une montagne) et les musulmans les suivirent. Un héraut appela : «Quiconque s’enferme chez lui et ne combat pas est en sécurité», et Abu Sufien appela a la Mecque: «Embrassez l’lslam vous serez saufs». Ainsi Allah les protégea grâce à ‘Abbes. Hind fille de ‘Otba (épouse d’Abou Sufien) vint, attrapa la barbe d’Abou Sufien et appela : «Famille de Ghalib! Tuez ce vieux stupide». II ordonna : «Lâche ma barbe. Je jure par Allah ! Si tu n’embrasses pas l’lslam ta tête sera coupée. Malheur à toi ! II a amené la vérité. Rentre donc dans ton lit. Ceci rapporté par Al Bayhaqi dans son « Sunan Al Kubra », et en partie par Bukhari.

conquete mecque

Détail des opérations militaires

Le Prophète SWS ne fut pas un « revanchard », bien au contraire. Malgré la force de toute son armée, et l’envie légitime de certains compagnons à. Aucun mort civil ne fut à déplorer, mieux que ça, tout avait été mis en œuvre pour qu’il n’y ait pas de combat. En voyant ce comportement, d’innombrables conversions eurent lieu.

Ibn Asâkir rapporte qu’Omar Ibn Alkhattab, qu’Allah l’agrée, rapporte: le jour de la Victoire, le Messager d’Allah SWS, était à la Mecque et convoqua Safwane Ibn Umeya, Abu Sufien Ibn Harb et Alharith Ibn Hichem. Je me suis réjoui: Allah nous les a mis sous la main. Je vais leur dire en face ce qu’ils ont fait. Mais le Messager d’Allah déclara: «Je suis avec vous à l’exemple de Yûsuf -paix sur lui-. II avait dit à ses frères : [Aujourd’hui point de reproche ne vous est fait, qu’Allah vous pardonne, c’est lui le plus Miséricordieux des Miséricordieux] (12/92)». Je fus couvert de honte devant le Messager d’Allah SWS, car je m’étais avancé alors que le Messager d’Allah leur avait dit cela.

Bayhaqi ajoute dans sa version d’Abou Hourayra qu’ensuite le Prophète partit à la Kaaba, attrapa les deux poteaux de la porte:et demanda: «Que dites-vous? Que pensez-vous?» ils répondirent trois fois: «Nous disons: un frère généreux, et un cousin indulgent et miséricordieux». Le Messager d’Allah déclara alors: «Je vous dis comme avait dit Youssef: [Aujourd’hui point de reproche ne vous est fait, qu’Aliah vous pardonne, il est le plus Miséricordieux des Miséricordieux] (12/92)». Ils sortirent comme s’ils étaient ressuscités des tombes et embrassèrent l’Islam.

Abu Youssuf rapporte: il leur demanda quand ils se réunirent dans le Masjid: «Que pensez-vous que je vais faire de vous?» ils répondirent: «Du bien, un frère généreux fils d’un frère généreux». II déclara: «Allez, vous êtes libres».

Parmi les conversions notoires ce jour, nous retenons celle de Ikrima Ibn Abi Jahl, Suheyl Ibn Amr, Safwan Ibn Umeyya, Huwaytib Ibn Abdel’uzza, Al Harith Ibn Hichâm, Nudheyr Ibn Al Harith al Abdedari. Tous ces détracteurs qui avaient fait du mal aux musulmans et entravé le chemin d’Allah, le prophète SWS n’éprouva aucune rancune contre eux. Bien au contraire. Un exemple à méditer pour nous qui vivons des moments difficiles.

David Bizet (@AppeleMoiDaoud) pour Islam&Info.

Lire aussi : Le 17 du mois de Ramadan : jour de la bataille de Badr, de la mort d’Ali Ibn abi Talib et de Aïcha

Partagez :