FLASH : Le siège de l’ONG BarakaCity perquisitionné par 19 policiers !

L’ONG humanitaire musulmane BarakaCity connait une période difficile. L’établissement de la structure vient d’être la cible d’une perquisition musclée.

Des mesures avaient déjà été engagées contre l’association à l’instar de fermetures de compte cet été par la Société Générale et le CIC. L’équipe est stupéfaite, fouille au corps, menottes et perquisition.

La rédaction I&I vous partage le message de l’équipe Barakacity :

« BarakaCity victime d’intimidations, perquisitionnée le 11 février.

L’organisation humanitaire et de défense des droits de l’homme BarakaCity ne savait pas si elle devait se taire face à un évènement qui s’est déroulé dans ses locaux le mercredi 11 février ou si elle devait informer les internautes et partisans afin de faire prendre conscience qu’en France, les dérives sont parfois étonnantes.

Après la bouleversante affaire de notre petit frère Ahmed 8 ans, puis celle de la famille Msaken, la maman qui s’est vue retirer ses 5 enfants par une décision du procureur, l’organisation BarakaCity est encore une fois de plus victime d’intimidations et de décisions disproportionnées.

Nous tenons à rappeler que depuis le mois d’Avril 2014, nous travaillons dans des conditions difficiles, ayant des conséquences sur nos actions humanitaires et donc sur nos bénéficiaires dans les 20 pays où nous opérons.

En effet, à ce jour, bien que l’organisation bénéficie d’une ouverture du droit au compte par la banque de France en ayant mandaté le Crédit du Nord, après avoir essuyé deux fermetures de compte sans explication valable, notre association travaille sans chéquier, sans carte bleu, ou encore sans la possibilité de visualiser son espace client via internet. Un compte ayant tout de même généré dans l’activité 2014/2015 plus de 8 millions d’euros. Sans parler de certaines allusions des médias (RTL) nous concernant, de part le simple fait que nous collectons beaucoup de dons dans un contexte spécifique (Syrie), et que nous sommes dans le viseur des services de renseignements, ce qui nous place dans la catégorie des « douteux».

Mercredi 11 février, nous décidions d’inaugurer le départ de 20 ambulances en direction de la Syrie en les filmant avec un drone à basse altitude sur notre parking privé, lorsqu’une équipe de la B.A.C a intercepté le conducteur de l’appareil le sommant de le suivre. Il est alors placé en garde à vue sur le champ. Puis un salarié de l’association sorti pour en savoir plus a lui aussi été menotté puis embarqué en direction du commissariat.

Le calvaire aurait pu s’arrêter là, mais l’affaire a pris une tournure troublante.

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2 heures après les faits, 5 véhicules se sont arrêtés devant le siège de BarakaCity France. 19 policiers et le chef de la police de l’Essonne, nous ont informés que le bâtiment entier allait subir une perquisition.

Nous n’avions aucune certitude sur le motif de la perquisition à ce moment-là. Nous pensions logiquement que cette perquisition était liée au vol à basse altitude du drone deux heures auparavant. Mais pourquoi l’intervention de 19 fonctionnaires de Police et d’un haut responsable des forces de l’ordre dans des locaux associatifs après le vol de ce drone ? Que cherchaient-ils? Pourquoi venir dans les locaux de l’association alors que le drone objet de l’infraction avait été confisqué? Nous n’aurons jamais de réponses à ces questions.

Et quelle disproportion dans la conduite de la perquisition : Le personnel, les invités et les donateurs seront fouillés au même titre que les candidats présents pour un entretien d’embauche. Le Président de l’association BarakaCity, Mr Sihamedi Idriss arrivé après le début de la perquisition, sera fouillé à la vue de tous les passants devant les portes du bâtiment. Quelques minutes après que le bâtiment ait été investi par les policiers, un salarié menotté devra assister les policiers dans la perquisition. Ils lui demanderont d’ouvrir son PC, de montrer toutes les photos s’y trouvant, les photos personnelles, professionnelles, des nécessiteux…

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Mr Sihamedi, le président de BarakaCity, assistera à une scène où des policiers éplucheront le compte twitter et Facebook de l’association, s’étonnant de voir le nombre d’abonnés qui nous suivent, avant de prendre en photo les écrans et le fil d’actualité Twitter.

L’écran du Pc du responsable du bureau d’étude Moyen Orient sera pris en photo et investi pendant près de 30 minutes.

Le Président de l’organisation a alors garanti au policier qu’il n’y avait rien de suspect dans le bâtiment et qu’il était prêt à donner toutes les informations qu’ils recherchaient.

Les fouilles ont continué dans la mosquée personnelle de notre organisation avec les policiers qui ont bien évidemment gardé chaussures aux pieds. Les livres religieux (Coran, le jardin des vertueux etc.) seront tous pris en photo. Nous serons tenus à l’écart pendant toute cette période de la perquisition.

Puis une heure après, alors que les fouilles n’ont rien donné, les forces de l’ordre ont quitté les lieux, sans explication, sans qu’aucune signature ne soit proposée au président de l’organisation et sans que l’identité de l’investigateur ne soit donnée.

Aujourd’hui encore, nous sommes choqués par l’évènement. Nous sommes soucieux de la garantie de nos droits et avons le sentiment d’avoir été perquisitionnés pour des motifs peu légitimes. Aujourd’hui encore, nous avons trouvé une femme prenant des photos de notre bâtiment avec un appareil professionnel, refusant de nous parler et de s’expliquer.

C’est parce que nous pensons que le climat devient suffisamment critique et scandaleux que nous appelons à la responsabilité du C.F.C.M mais aussi de L’UOIF afin de faire valoir le droit des organisations humanitaires et islamiques œuvrant pour la paix et la cause des nécessiteux en France et partout dans le monde.
Nous devons nous unir afin de soutenir avec ardeur toute organisation humanitaire qui défend l’intérêt de ceux qui sont opprimés en toute impunité et dans le silence.

Nous n’appelons à aucune action concrète, nous appelons uniquement les organismes cités ci-dessus à réagir et nous leurs rappelons également leurs devoirs vis à vis des musulmans et des organisations musulmanes qui travaillent sincèrement. Si nous médiatisons cette affaire, c’est aussi parce que nous avons conscience que cela est un moyen de nous protéger face aux diffamations, et aux dérives administratives et politiques qui secouent la communauté Musulmane en ces temps difficiles.
Nous remercions le C.C.I.F pour son soutien sans faille lors de cette affaire, et ces conseils.

Affaire à suivre… »

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