Arabie Saoudite : Annonce officielle de la mort du roi Abdallah

Les autorités saoudiennes viennent d’annoncer la mort du roi Abdallah d’Arabie Saoudite à l’âge de 91 ans. Son frère, prince héritier Salmane lui succède à la tête du royaume.

Dans un communiqué, le roi Salmane indique qu’il a convoqué le Conseil d’allégeance et a désigné le prince Moukkrine comme son héritier et prince de la couronne.

« Son altesse Salmane ben Abdelaziz Al Saoud et tous les membres de la famille et toute la nation pleurent le Gardien des deux saintes mosquées, le roi Abdallah ben Abdelaziz, qui est décédé à 1 heure [23 heures, heure de Paris] exactement ce matin », annonce le communiqué.

Le défunt roi Abdallah a accédé au pouvoir en 2005, cependant il dirigeait déjà le royaume étant donné la mauvaise santé de Fahd son demi-frère. Réputé conservateur par les observateurs, le roi Abdallah a organisé vers la fin de sa vie de multiples réformes sociétales notamment la création de la première université mixte du pays (2009) et le droit de vote pour certaines élections aux femmes (2011).

Avant sa mort, le roi Abdallah avait organisé sa succession ainsi que la succession de son prince héritier Salmane, 79 ans, que certains experts déclarent malade et incapable de gouverner. Les prochaines sorties du nouveau roi seront surveillées par les observateurs qui redoutent une guerre des clans à l’intérieur de la famille Saoud. La nomination de Moukkrine comme nouveau prince héritier doit tout de même être approuvée par le Conseil d’allégeance composé des membres de la famille royale.

François Hollande « salue la mémoire d’un homme d’Etat dont l’action a profondément marqué l’histoire de son pays et dont la vision d’une paix juste et durable au Moyen-Orient reste plus que jamais d’actualité ».

L’Arabie Saoudite vit actuellement une période extrêmement difficile avec des dignitaires vieillissants (la transmission du pouvoir se fait de demi-frères en demi-frères) et le retour au premier plan de l’Iran, redevenue fréquentable aux yeux des Etats-Unis. A noter aussi, le coup d’Etat des milices chiites alliées de Téhéran au Yémen. Du côté de l’Irak, les autorités saoudiennes ont décidé de construire un grand mur tout au long de la frontière afin d’éviter des excursions de djihadistes sunnites mais aussi pour mieux maîtriser les départs de ses ressortissants pour la Syrie.

A l’heure où le baril de pétrole connait une baisse vertigineuse, l’Arabie Saoudite n’est pas sure de continuer à jouer les premiers rôles dans la région. L’alliance américano-iranienne pourrait bientôt laisser entrevoir des bouleversements stratégiques dans la région.

Partagez :